Fresque monumentale filmée en VistaVision (procédé argentique 35mm à défilement horizontal) contant la destinée d'un architecte juif, rescapé des camps de la mort, aux États-Unis. L'histoire romanesque d'un homme marqué par son é sur plus de trente années. Ambition à tous les niveaux : 3h35 avec entracte, ampleur du récit, des personnages et de la narration, intrigue touffue et limpide, soin apporté à l'image et à l'esthétique. Les séquences virtuoses sont nombreuses et il ne faut pas les déflorer. Mais, dès la formidable séquence d'ouverture conçue comme une naissance, on est fixé sur l'ambition du projet. Constamment surprenant, émouvant, désarçonnant, jamais ennuyeux et surtout d'une beauté stupéfiante (presque tous les plans, c'est fou...), "The brutalist" est un grand film de Brady Corbet (scénariste et réalisateur avec son épouse Mona Fastvold). Côté interprétation, Adrian Brody est formidable de bout en bout. A ses côtés, on remarque Guy Pearce, Felicity Jones, Alessandro Nivola convaincants eux aussi. Excellente musique expérimentale de l'anglais Daniel Blumberg.