The Brutalist est à l’image du courant architectural qu’il désigne : imposant, ambitieux, remarquable… mais froid. C’est au moment de sublimer les quelques trois heures ées en compagnie d’interprètes remarquables (Adrien Brody n’a jamais été meilleur et Guy Pearce est né pour ce genre de rôle, on devrait automatiquement l’embaucher pour un biopic sur Walt Disney ou Howard Hughes) que Brady Corbet m’a cependant perdu, car j’ai le sentiment que plutôt que d’y ajouter un supplément d’âme, une ouverture vers la splendeur, il a préféré expédier la touche finale en larguant un bon gros dernier bloc de béton pour enfoncer un clou qui n’avait pas nécessairement été planté droit.
Alors, entendons-nous bien, je ne veux pas cracher dans la soupe : la forme est impressionnante et il est bon de voir un film d’auteur made in USA doté de ce souffle épique englouti avec le naufrage de Heaven’s Gate il y a quarante ans. Mais si comme The Brutalist le claironne en fin de film, « ce qui importe c’est bel et bien la destination et non le voyage », alors le minimum voudrait selon moi que le résultat final ne ressemble pas a la maison construite par Numérobis pour Malococcys, avec sa porte s’ouvrant sur un étage qui n’existe pas.