En adaptant au cinéma le best-seller de Michael Lewis, Adam McKay signe, en plus de la plus belle surprise de cette fin d'année, son meilleur film. Il raconte l'histoire vraie de ceux qui avaient anticipé la crise des subprimes et qui en ont profité.
Il y a 10 ans, Michael Burry, Steve Eisman (Mark Baum), Greg Lippmann (Jared Vennett) et Ben Hockett (Ben Rickert) prévoient l'explosion de la bulle immobilière. Incarnés respectivement par Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling et Brad Pitt, ces quatre traders vont «shorter» (parier contre) les banques et leurs crédits pourris.
Il s'agit d'un film très dense, qui parle de CDO et CDS de façon plutôt ludique et surtout très drôle. Ryan Gosling, qui brise régulièrement le quatrième mur pour faire un peu d'ironie avec des répliques qui pourraient bien devenir rapidement cultes, crève littéralement l'écran.
Génial sur le fond, le film de McKay est malheureusement nettement moins bon sur la forme. Ce serait un peu l'inverse du «Loup de Wall Street» de Scorsese, qui misait tout sur la réalisation pour masquer le vide du scénario.
En effet, «The Big Short» souffre d'une réalisation un peu trop hasardeuse. Entre docu-fiction, faux reportage et multi-biopic, la mise en scène s'avère peu convaincante. On notera par exemple de très nombreux problèmes (volontaires ou pas) de mise au point mais aussi un montage très vif (en rapport avec le thème, mais surexploité) ou encore une Bande Originale un peu décevante.
Étonnant également de voir un film aussi audacieux sur la dénonciation du monde de la finance sortir sur nos écrans au moment des fêtes et juste après «Star Wars VII». Si les distributeurs avaient voulu tuer le film, ils n'auraient pas fait mieux... A voir impérativement, de préférence en VF pour saisir le maximum d'informations.
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