Abonné à la chaîne depuis un bout de temps déjà, la fameuse "trilogie de la fin" de l'ami Panda avait de quoi rendre curieux.
Lors du teasing du dernier épisode, qui pose la fameuse question "Tarantino est-il surcôté?", j'ai immédiatement répondu "Oui !" derrière mon écran. J'attendais donc au tournant l'avis d'un fan hardcore pour me convaincre du contraire, me révéler ce à côté de quoi j'étais é durant tout ce temps.
Car après m'être fait l'intégrale du bonhomme (+ ses coproductions avec Rodriguez), je ne retiens que 4 films qui m'ont vraiment plu: Django Unchained, Pulp Fiction, et les Kill Bill. Oui, je n'ai pas aimé Reservoir Dogs, Inglorious Basterds et Hateful Eight, même si je reconnais que ce ne sont pas de mauvais films. Quant aux deux autres, je les ai juste trouvés ennuyeux au possible. Et en dépit de tout le temps (2h de vidéo quand même) à revenir sur chacun de ces films, j'ai plus qu'un arrière-goût de déception. Je m'explique.
Cette émission n'a fait que conforter mes positions initiales à l'égard du Cinéma de Tarantino: l'emphase a été mise sur ses qualités, mais pour ce qui est des reproches que j'ai à formuler, aucun argument ne m'a convaincu du contraire. La faute à un épisode qui promettait de faire venir plusieurs invités aux opinions variées, mais qui dans 9 cas sur 10 étaient déjà des fans.
Certains sont même invités sur leur film préféré, bonjour l'objectivité... résultat, on a vraiment l'impression d'assister à une projection entre fanboys, où les deux sont là à jubiler pour dire "c'est trop bien quand même Tarantino t'as vu". Non, justement, moi je n'ai pas vu de quoi crier au génie, et c'est bien ça le problème. J'attendais Death Proof et Jackie Brown au tournant, et pourtant aucune analyse sur ces deux films ne m'a fait changer d'avis, à savoir qu'ils n'étaient pas très bons.
La seule bouffée d'oxygène dans cette complaisance a été Bruce, le seul invité à ne pas aduler Tarantino, et à tenir des propos dans lesquels je me retrouvais parfois. Certaines phrases sont lancées à l'emporte pièce, voire douteuses sur le fond, mais d'autres ont pointé des choses qui m'ont interpellé: "Pulp Fiction, si il n'avait pas été monté dans le désordre, n'aurait rien eu d'extraordinaire", "Tarantino c'est un peu comme un DJ du Cinéma, il te compile bien les références mais à quoi bon?". Voilà qui amenait à réfléchir. Car même si Pulp Fiction n'a évidemment pas que son montage pour en faire un bon film, il n'a pas révolutionné ma vision du Cinéma pour autant.
C'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas eu d'autres Bruce dans l'émission, car toute la réflexion allait à sens unique, celui de Tarantino justement. A aucun moment ils n'ont parlé des longueurs que j'ai très souvent ressenties dans ses films, parfois terriblement, avec un rythme mal équilibré. Personne n'a parlé de ces ages qui n'apportent absolument rien au déroulement de l'intrigue, où les personnages se mettent à parler en mode HS pendant plus d'un quart d'heure. A quoi ça sert ?! On me répondra sûrement que c'est ça qui est cool, sauf que si ça n'était pas Tarantino, vous seriez les premiers à en faire le reproche.
Pareil sur le fait d'utiliser des références ultra nombreuses, cela suffit-il pour faire un film de qualité? Que serait Tarantino sans ses références? Y'a-t-il quelque chose d'original dans ses films?
Enfin, pour son utilisation de la violence gratuite, c'est un parti pris auquel je n'adhère pas, mais c'est subjectif. Cependant, que l'on ne vienne pas me dire que c'est une forme de dénonciation, clairement non. Pour moi, il s'agit juste de l'assouvissement d'une pulsion du réalisateur, tout comme il retranscrit ses ions et ses fantasmes (cf le fétichisme).
Donc voilà, la question que je me pose à la fin de cette chronique, c'est de savoir si elle s'adressait réellement aux (quelques) personnes telles que moi qui trouvaient Tarantino surcôté, ou plutôt à un public déjà convaincu...
A défaut d'apprendre beaucoup de choses nouvelles, je me suis consolé avec la présence de notre ami le JDG, toujours aussi sarcastique et sympathique.