Symbol fait partie de ces objets fascinants, dont on ne sait pas où ils nous emmènent, mais malgré tout nous sommes ravis d'y aller. Avec son plan d'ouverture qui, personnellement, m'a vaguement rappelé Rubber, je ne pouvais m'attendre qu'à du bon. Hitoshi Matsumoto, déjà réalisateur de Big Man Japan, est friand des trucs bizarres pour nous, innocents occidentaux.
Symbol a d'ailleurs une construction similaire à celle de Big Man Japan, avec deux histoires évoluant parallèlement : l'une contant une histoire "normale", l'autre étant complètement perchée. Alors que le style documentaire prévalait dans Big Man Japan, c'est ici pièce bizarre prend la majorité du temps, d'où un film qui, étonnamment, tient en haleine !
Je ne pouvais pas décoller les yeux de l'écran, car c'était beaucoup trop intriguant ! On a envie d'en savoir plus, de comprendre les mécanismes, de trouver une solution, de savoir ce que ça fait si on appuie là, ou là ! Et l'une des forces du film est dans son ménagement du suspense (étonnant, pour ce type de film) créant une attente savoureuse et délirante.
Durant la majorité du film, on ne perçoit pas quel peut être le lien entre les deux histoires différentes. Et finalement, toute l'histoire de catch a très peu d'intérêt, heureusement que cette partie-là représente peu de temps. C'est déroutant, parce qu'on ne sait pas du tout où l'on va, nous sommes aussi perdus que le personnage principal : il n'y a en fait qu'à se laisser transporter pour mieux apprécier.
Le film dée son statut de comédie et pourrait même être sujet à des interprétations. Cette fin grandiloquente avec un feu d'artifice d'images de sons et de couleurs, si elle n'a pas la portée d'un film comme 2001, a tout de même de l'ambition. C'est spectaculaire, et c'est également l'évolution d'un homme au stade supérieur, par sa capacité d'apprentissage et une mise en pratique fructueuse.
C'est un n'importe quoi qui a du sens.
Merci à Arte pour avoir posté le film gratuitement sur Youtube.