Une expérience sensorielle, ni plus ni moins. Symbol s'appréhende complètement différemment des films habituels, à savoir qu'il faut laisser son premier degré et son cartésianisme au placard si l'on veut profiter pleinement de cette récréation bourrée de créativité. Dans Symbol, on assiste à un one man show grandiloquent, superbement orchestré, mais en même temps, sans queue ni tête. Je ne sais même pas s'il faut essayer de lui trouver un sens. Pour moi, on est plus dans une comédie burlesque assumée à 100%. Et ce n'est pas ce semblant de liaison entre deux mondes totalement absurdes qui me fera mentir.
Symbol se déguste, se vit, mais ne se réfléchit pas. Derrière un parti pris purement 15ème degré se cache tout de même une précision assez exemplaire dans la mise en scène, épaulée qui plus est par un sens de l'esthétisme qui en rendra plus d'un jaloux. Certains effets visuels sont certes un peu limites, notamment lorsqu'ils épaulent cette fin un peu manquée à mon sens, mais dans l'ensemble c'est une vraie prouesse graphique que nous offre Matsumoto avec Symbol. Pour preuve, l'homme ne peine jamais à nous maintenir sur le qui vive, alors qu'il n'a, la plupart du temps, pour matériau, que ses mimiques et sa pièce d'un blanc immaculé. On se rend alors compte du tour de force qu'il accomplit.
Il est évident qu'une bobine aussi assumée que Symbol en laissera sur le carreau, mais pour tous ceux qui sauront se laisser porter par la bonne humeur omniprésente de ce joli exercice de style, ce sera embarquement au pays du rire pour 1h30 de spectacle.