Superman Returns par krawal
J'ai tout d'abord été surpris du choix de Singer, de faire une suite et non pas un reboot de la licence. Quelque part, il faut souligner son courage : une suite d'un film de super héros étant toujours plus difficile que sa genèse. Mais je suis aussi un peu déçu... car pour le coup, dans les films de super héros, rien n'est jamais plus intéressant que sa création, le reste étant évidemment une succession d'affrontements avec des ennemis de plus en plus costauds.
C'est d'autant plus dommageable que Superman n'est pas le super héros le plus moderne des comics américains. Un extra-terrestre au physique d'un gendre idéal, portant un slip rouge sur son pantalon et émettant des lasers avec les yeux, on a vu plus intéressant comme point de départ.
Inévitablement, le film fait donc vieillot, daté, malgré les effets spéciaux, malgré les explosions, malgré le Superman en image de synthèse qu'on nous inflige en gros plan parce que ça devait coûter moins cher que de faire des raccords. Et la kryptonite étant le seul point faible de Superman, il ne fallait pas chercher 10 ans avant d'imaginer qu'on aurait une fois de plus droit à ce bout de cristal vert.
Cependant, il faut ettre que Kevin Spacey en Lex Luthor s'en sort plutôt bien, avec une gestuelle qui rappelle bien Gene Hackman à son époque. Son rôle est débile, mais il le campe honorablement. Le reste du casting est un bon cran en-dessous. Le pire étant sans doute Loïs Lane, grand reporter et mère d'un enfant de 5 ans, interprétée par une gamine de 20 ans qui ressemble à une star Disney.
Et c'est un peu le soucis majeur du film (au-delà du fait qu'on s'emmerde sec pendant 2h30) : plus que la patte artistique de Bryan Singer (X-Men 1&2, Apt Pupil, Usual Suspect pour citer ses réussites), on ressent la pression d'un cahier des charges excessif des studios. Rien ne doit choquer, personne ne doit mourir, tout doit être lisse... et Superman sauve tout le monde à la fin avec une ouverture béante sur une suite. Mission accomplie.