Dégageant à peine assez de ronds pour couvrir le budget faramineux du film à sa sortie en 2006, ce Superman Returns est rapidement tombé dans l’oubli, malgré un certain nombre de qualités (ne soyons pas médisants…), n’occultant pas pour autant ses innombrables défauts (…mais soyons honnêtes). L’amour immodéré de Bryan Singer pour les hommes en collant, et surtout l’homme en bleu, n’aura donc pas suffi. En rut...Routh…route pour un tour d’horizon rapide de ce que je retiens des – oh bon sang ! – 2h35 de film.
Dans cet opus, l’homme d’acier (Brandon Truc) est donc allé voir ce qui se ait sur Krypton (qui n’existe plus, c‘était bien la peine de faire le trajet). A son retour, 5 ans plus tard, Loïs (Kate Notworth, ou quelque chose comme ça) est une maman ayant reçu le Prix Raymond Pulitzer, ou Saul Loup Pulitzer, je sais plus trop. Elle a un jeune gosse chétif, un brin éclopé qu’elle aurait eu avec Cyclope, entre deux clopes – non, pas six, deux…bref, James Marsden, le mari éconduit donc, est rapidement éclipsé par le solaire superhéros et n’a plus que son œil pour pleurer. Au niveau des prestations, que dire, si ce n’est que Spacey mène, tout en cabotinant comme il se doit. Il faut dire qu’il n’est pas aidé par l’écriture caricaturale de son personnage, qui Lex un peu à désirer. Adepte du Cristal Dark, il prendra bien soin d'expliquer à dessein son délit pas net à la journaliste du Daily Planet, à savoir la création d’un nouveau continent à base de cristaux récupérés dans la Forteresse de la Solitude du capé. "Le con démonte des cristaux", que ça aurait dû s’appeler. Biensûr, l’ensemble se termine sur le happy-end de rigueur, assez interminable pour le coup - c'est surtout cela que je reproche au film, à vrai dire : il est bien trop long et mal rythmé.
La symbolique christique omniprésente fait er Man of Steel pour une oeuvre faisant l'apologie de l'athéisme. Notre héros en collant bleu et slip assorti à ses bottes parait plus invincible que jamais. A ses esgourdes, seule la devise "Yes, we can" fait sens. Le "No, we can't" devient "No, we Kent". Même avec un nouveau costume signé Singer (un comble !), l’acteur retenu pour le rôle fait finalement bien pâle figure face à un Henry Cavill, et n’ayons guère l’audace et l’inconscience de le comparer au regretté Christopher Reeve. Brandon fait vraiment Routh secours. On assiste peu à peu à son naufrage, et le voir faire le beau avec sa coule attitude en est presque drôle. Et dire que Nicolas Cage himself fut un temps pressenti pour enfiler le costume…pour tout vous dire, j'avoue ne pas trop savoir que faire de cette information ! Kate Bofworth a le mérite de me faire reconsidérer la qualité d'interprétation d'Amy Adams dans le film de Snyder. Elle se serait appelée Loïs "Lame" ici que cela ne m'aurait guère choqué. Bons points à retenir toutefois: l’originale et culte tirade de Marlon Brando (du coup, peut-on parler de "Brandade" ?), la musique avec le thème mythique, mais aussi Bizet ou encore Delibes. La fidélité et le respect pour le travail de Donner est total, au point de sentir que Bryan tente désespérément de le singer. Un certain nombre de répliques et situations sont vraiment drôles, et des séquences comme celle du piano, s’avèrent touchantes et ou/bien faites. On sent l’amour de Singer pour le personnage de DC et son univers, là-dessus, il n’y a pas débat.
Par contre le coup de l'avion qui pique et qui redresse au dernier moment, puis l'hélico qui refait la même quelques minutes plus tard, comment dire ? Soupir. Les clichés, le caractère prévisible de quasiment chaque séquence, le sentiment de déjà-vu, pas glop. Une intrigue simplissime que Singer n'essaiera même pas de densifier, ou si peu. S'agissant du Man of Steel, il aurait pu se dire: "cryptons !". Même pas. Le film s'appelle Superman Regresa en Amérique Latine, Jesus Cristaux aurait sonné tellement plus juste…