Sunshine est un très bon film de science-fiction. C'est aussi un vrai voyage initiatique, mystique et philosophique. C'est aussi, un film faible et bien trop paresseux.
Boyle a le chic de nous promettre le meilleur pour au final exploser en vol. Déjà dans 28 jours plus tard on était é assez prêt de l'excellence sans jamais parvenir à l'atteindre. Sunshine ne boxe pas dans la même catégorie, ce qui est tout de même bien dommage. Là où le survival en mode zombie a presque réussi son coup, la virée stellaire vers l'astre solaire explose littéralement en plein vol.
La première moitié est remarquable. Le scénario totalement lisible des lieues à la ronde, on oublie pour le moment ; il nous reviendra en pleine poire plus tard. Répondant aux canons du genre nous avons droit à nos couloirs froids, notre petite communauté de scientifiques, destinés à sauver le monde, rien de moins. Le casting est impeccable, le soleil est fascinant, c'est beau, presque hypnotique par moments. Force est de constater que le questionnement est très bon ; après tout, qui sommes-nous pour oser vouloir changer le cours des choses ? Sommes-nous des dieux ?
Oui mais voilà. La périphérie du soleil atteinte, Boyle se brûle. Pire, il crame complètement. Un commandant carbonisé toujours en vie qui se prend pour dieu le père, un basculement dans une sorte de remake du survival de base sans aucune saveur. C'est là que le scénario nous revient en pleine poire. En 2050 le soleil s'éteint brusquement ? Comme ça, du jour au lendemain ? Merde, j'aime la SF mais faut pas ab ; une étoile destinée à briller encore quelques milliards d'années, un décalage de quelques siècles n'auraient pas été superflu, si ? Et puis l'idée lumineuse de balancer une méga bombe atomique pour relancer la machine ? Franchement, le scénariste, il avait fumé quoi ? D'autant que la séquence d'approche confine au ridicule lorsque le cube atomique virevolte à fond les manettes sans que les personnes présentent à l'intérieur en soit trop gênées. On me rétorquera qu'elles bougent et que les héros ont même failli basculer dans le vide. Oui. Mais j'ai surtout vu que le cube bougeait dans tous les sens et que nos héros avaient du temps pour se raccrocher aux branches pourries. Les différents destins n'apportent aucune surprise, j'avais quasiment tout deviné en priant Sol Invictus de me planter, en vain.
La quintessence du film que je ne comprends pas. Comment peut-on er d'un début si prometteur, si profond, à une niaiserie finale où j'ai cru voir Krueger ? Il ressort de cette séance une frustration énorme, une véritable incompréhension. Rarement été aussi emmerdé dans l'approche d'un film. A la limite, j'aurai préféré qu'il soit directement nanaresque ...