En 2007, après le succès surprise de "28 jours plus tard" et l'échec du discret "Millions", Danny Boyle, en compagnie du scénariste et romancier Alex Garland, proposait son petit hommage personnel à la science-fiction, partant d'un synopsis digne d'un Michael Bay.
Dire que le script de "Sunshine" bouffe à tous les râteliers est un doux euphémisme, Boyle et Garland citant entre autre "Solaris", "2001", "Alien" ou encore "Silent running". Des références extrêmement lourdes et encombrantes, mais heureusement efficacement digérées, les créateurs prenant avant tout leur histoire au sérieux et s'attachant à apporter une véritable humanité à leurs protagonistes.
Porté par un casting cosmopolite, "Sunshine" compense allégrement son manque d'originalité et ses invraisemblances par sa galerie de personnages, tous complexes et parfaitement esquissés. De cette distribution quatre étoiles, on retiendra surtout le regard hypnotique de Cillian Murphy, la fragilité de Michelle Yeoh, la force tranquille de Hiroyuki Sanada, l'étonnante crédibilité de Chris Evans et la folie sous-jacente de Cliff Curtis.
Techniquement renversant, "Sunshine" propose un spectacle total, tendu comme la ficelle d'un string, offrant une poignée de séquences spectaculaires et palpitantes, magnifiant la puissance d'un astre dont l'attraction plongera l'équipage aux portes de la folie. La bande son supervisée par John Murphy est également pour beaucoup dans la réussite de l'entreprise.
Relecture pas toujours très subtile du mythe d'Icare, "Sunshine" est une aventure humaine et spatiale formellement aboutie et ionnante, menée tambour battant par un Danny Boyle en grande forme, qui aurait pu prétendre à un plus haut rang si le dernier acte, improbable et paresseux, n'était venu tout foutre en l'air.