J'avais boudé Sully à sa sortie à cause de son acteur principal que je trouve inable (vingt ans que je déteste Tom Hanks, plus qu'un loisir... une tradition !) mais c'était un tort car le film est formidable.
C'est un film à placer dans la directe lignée d'American Sniper, le 15h17 pour Paris ou bien encore Richard Jewells à savoir un film sur un héros américain.
Et là ce que va observer Eastwood c'est l'humanité de son héros, comment il peut être en proie au doute, comment on peut mettre en cause le bienfondé de ses actions et surtout comment ceux qui vont juger ses actions peuvent oublier qu'il est avant tout un être humain et pas une machine.
Alors c'est là qu'il y a quelques facilités scénaristiques, que la situation se retourne bien vite en sa faveur et que lui trouve la solution pour prouver qu'il avait raison un peu facilement également et de manière très clichée (il a son eurêka en regardant la télévision, en entendant un mot précis et en le répétant doucement) et pas forcément très crédible.
D'ailleurs je ne sais pas du tout comment ça s'est é dans la vraie vie, mais je trouve toute l'audition finale trop rapide, avec tout le monde qui tourne sa veste trop rapidement.
On peut aussi dire que les scènes de couple sont un poil gnangnan et inutiles, encore que, ça renforce l'idée d'un héros ordinaire...
Mais je trouve que la force du film est dans la manière avec laquelle les séquences de crash sont insérées au récit. On revoit la même scène plusieurs fois, avec différents points de vue mais jamais celui de Sully en entier, jusqu'au final où avec l'écoute de la boîte noire on va pouvoir savoir la totalité de ce qui s'est réellement é. En terme de construction de la simili-intrigue c'est pas mal du tout, mais surtout ça permet de filmer les ager, de leur donner un nom, un visage et de voir qui il a pu sauver...
Et ça, ça change tout... Le but est de préserver des vies humaines et nous spectateur on voit ces vies, donc forcément on s'attache à eux, ce qui fait qu'on ne peut que plus apprécier le geste de Sully. C'est vraiment bien écrit.
Le meilleur dans ces séquences reste l'absence de musique, les silences de quelques secondes entre les communications avec la tour de contrôle, ça permet réellement de faire ressentir le stress, la tension et avec un minimum de moyens, deux acteurs qui jouent bien (oui je suis obligé de le dire Tom Hanks joue bien) et de réussir à maintenir le spectateur en haleine alors que l'issue est connue.
Vraiment, c'est du grand art.
J'ai l'impression que Eastwood a voulu faire de Sully, encore une fois je ne sais pas si c'est le cas en vrai, l'homme qui a purgé les démons du 11 Septembre où il est fait plusieurs fois référence mais pas explicitement. Sully est l'homme qui montre que les histoires d'avion peuvent aussi bien se terminer à New-York et Eastwood joue avec ça en montrant à plusieurs reprises la catastrophe qui aurait pu se produire si son héros avait agit autrement.
Limite j'aurais bien pris 30min de plus du film afin de moins expédier l'audition finale, de plus rentrer dans les détails et faire un mini film de procès au sein du biopic, mais c'est déjà très bien comme ça.