On ne va pas voir ce film par hasard.
On ne se fie pas à la bande annonce quand on connait Naomi Kawase.
Et pourtant, j'ai plongé dans ce film en novice, captivée par le trailer.
Pendant deux heures, j'étais parmi les protagonistes. Kyoko, 16 ans et sa mère chamane qui se meurt. Kaito aux prises avec une famille éclatée, son identité et les sentiments qu'il éprouve pour Kyoko.
Grace à cette caméra savamment maladroite on s'attarde sur des détails qui laissent une impression saisissante. Ces visions propres à l'oeil humain, qu'une machine n'est pas sensée pouvoir capturer. Et pourtant, on croit voir des choses là dans cet arbre centenaire. Les silences lourds de sens entre les deux ados nous murmurent l'indicible. Les larmes au coin de leurs yeux vous collent des frissons. Et ces chansons japonaises, auxquelles notre oreille est complètement étrangère mais qui nous font tout de même vibrer.
Ce film, c'est la vie. C'est une fable. Des instants volés d'une pureté si incroyable qu'on a l'impression d'être là.
Leur histoire fait écho en nous ; la vie, la nature, l'amour, la colère, la tristesse, la mort, et un peu de magie. Ou plutôt de poésie. Rien de vulgaire, de barré. Pas de bande son, pas de superflu, juste l'essentiel qui se tient en un regard, une main qui est saisie au bon moment.