Un homme pressé qui a le temps.
Seul au monde se divise en 3 parties distinctes:
-La premiére n'est qu'une présentation de Chuck Noland. Homme gros, obnubilé par son boulot et faisant er ce dernier avant toutes choses et en particulier sa fiancée. On ne sait pas trop si c'est par ion ou par contrainte que l'homme se conduit ainsi, mais celui-ci met en évidence l'amour inconditionnel qu'il porte à sa femme malgré tout.
-Ensuite, aprés une scéne de crash spectaculaire vécue de l'intérieur, l'homme va se retrouver seul, isolé. Et là, va se mettre en place le premier paradoxe pour l'homme pressé et "esclave" de la vie moderne:
Le temps va quasiment s'arrêter, et une sorte d'éternité solitaire va s'offrir à lui.
L'homme moderne entouré du superflu et d'un divertissement Pascalien va se retrouver face à lui même. Et ce lui même n'est autre qu'une sorte de néant.
Il va alors trouver refuge dans une grotte, qui n'est autre que le symbole maternel de ce qui va le protéger avant sa renaissance. Cette grotte symbolise également un retour aux origines de l'homme de façon plus générale.
Mais Noland, à travers Wilson et le colis va s'accrocher à ce que fut sa vie avant. Et c'est ce superficiel qui va l'aider à survivre. Il va s'accrocher à ses souvenirs et à son espoir de retour à une vie "normale". C'est ce dont nous sommes esclaves qui va lui permettre de survivre.
Et le film revient à son point de départ. Tout est comme avant et tout peut repartir comme si de rien n' était.
Le dernier plan de Noland face à un carrefour évoque le tournant que sa route peut prendre:
-Retourner vivre avec sa femme et reprendre les choses là où il les avait laissées.
-Retourner voir la propriétaire du colis et peut-être bâtir une nouvelle vie car c'est aussi grâce à elle, de façon indirecte, qu'il est encore vivant.
-Partir seul dans le vaste monde.
-Retourner sur son île.
Comme à son habitude, Zemeckis nous offre ici un film grave et intemporel traitant d'un sujet qui nous concerne tous.
Notre vie en société nous donne des obligations, nous contraint souvent mais c'est aussi elle qui fait de nous ce que nous sommes.
Pour ce qui est de la "pub" pour Fedex, il est d'une évidence qui crève les yeux que le réalisateur a choisi de prendre une multinationale qui existait réellement, d'une part pour le côté immersif, d'autre part pour éviter la présentation d'une société imaginaire. Chose qui aurait considérablement alourdi le film. En disant "Fedex" dès le départ, tout le monde sait de quoi on parle.
Seuls les ingénus ne s'en sont pas rendu compte...