September & July
6.2
September & July

Film de Ariane Labed (2024)

Se retrouver juste devant la porte, à regarder les autres entrer ...

"September & July", c’est un peu comme un long dimanche après-midi pluvieux : tout est lent, tout est calme, mais à un moment donné, vous vous demandez pourquoi vous êtes là, à regarder la pluie tomber sans fin. Le film d’Ariane Labed se propose de nous embarquer dans les méandres des relations modernes, ces émotions qu’on voit er comme des nuages d’été, mais... pour quoi faire ? À la fin, le ressenti global, c’est un peu ça : lent, long, et franchement, parfois un peu ennuyeux.


L’idée, c’est bien d’explorer la beauté des paysages, mais pour être honnête, on finit par s’y perdre. Oui, les décors sont magnifiques, mais à force de rester là à les regarder sans rien se er, on commence à se demander si la beauté suffit vraiment à faire un bon film. Un paysage sublime, c’est pas un film, c’est une carte postale.


Quant à l’acting… il est solide, mais parfois tellement plat qu’on se demande si les acteurs n’étaient pas en train de jouer leur propre routine de vacances. Les performances manquent de cette petite étincelle qui ferait que, pour une fois, ça décolle. Les personnages sont là, ils bougent, ils parlent, mais à aucun moment, on ne sent cette impulsion qui les propulse ailleurs. On attend un déclic, on attend un changement, mais rien. Un moment, tu te dis : « Est-ce qu’ils vont enfin se bouger ? » Mais même ça, tu te demandes si ça en vaut vraiment la peine.


Labed, visuellement, sait ce qu’elle fait. Oui, il y a de beaux plans, mais est-ce que ça sauve l’ensemble ? Pas du tout. Le film a cette impression de vouloir plonger dans des sujets profonds, l’amour, la perte, la confusion des relations humaines, mais finalement, ça flotte à la surface, sans jamais s’y enfoncer vraiment. Est-ce une critique de la vacuité de notre époque ? Peut-être, mais on n’en est jamais vraiment sûrs. Comme une toile abstraite : ça te fait réfléchir, mais tu restes là, sans comprendre exactement quoi.


La bande-son ? Un bon moyen de se laisser porter, mais attention à ne pas sombrer dans le coma sonore. Un fond sonore langoureux, idéal pour s’endormir mais probablement pas pour s’éveiller à la vie.


Au final, September & July voulait être une exploration émotive. Mais entre l’ennui qui s’installe et cette lenteur inable, l’énigme de ce film, c’est plutôt une question qu’il laisse derrière lui : « Avait-on vraiment besoin de ce voyage ? » Parce qu’au final, on nous a promis une aventure intime, mais on se retrouve juste devant la porte, à regarder les autres entrer.

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le 27 févr. 2025

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Le-Général

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