Comme dirait mon ami Gaël :
« Bah oui j’suis un bab', ça t'defrise vieux réac? Parce que j'ai les cheveux longs tu flippes pour ton confort bourgeois? T'as un mauvais karma frère si tu es pas mes cheveux. Désolé papy, mais j'ai ma liberté d'expression capillaire. »
(http://youtu.be/Op7VqWLdL_4)
Mon ami Gaël trouverait Punishment Park plutôt intéressant si comme moi le fait de voir ce bougre de Nixon en prendre encore plein la gueule comme c’était la mode à l’époque, ne lui en cognerait pas une sans toucher l’autre.
Effectivement la guerre du Vietnam et les motivations idéologico-géopolitiques en lien, plus les retombées humaines, sanitaires, et sociologiques qui en résultèrent, constituent un sujet ionnant, effroyable…mais lassant.
Effectivement cette guerre fut une saloperie. Mais en existe-t-il une vertueuse ?
Alors on pourrait se la jouer vieux cynique et balayer complètement par lassitude le message du film.
Sauf que ça fait réfléchir cette illustration d’un mouvement contestataire, de cette mobilisation des jeunesses. Cet élan qui dénonce la mort, l’horreur, le non sens d’une tuerie motivée par une folie paranoïaque voire mégalomaniaque. Les esprits alors s’enflammaient pour quelque chose qui semblait menacer la liberté, LES libertés, la paix — et l’amour diraient certains. Ça fait réfléchir de constater qu’aujourd’hui, comme on a pu le vérifier dans l’actualité nationale, on ne saurait être subversif que pour protéger les archétypes d’un petit confort bourgeois ; et de se demander où est é la jeunesse, à croire qu’elle est allée se faire voir chez « Y ».
Sauf que même si les scènes dans le désert s’avèrent assez chiantes, les interrogatoires font parfois mouches, bien servis par de jeunes acteurs convaincus de leurs dialogues. On saisit bien l’idée d’affrontement entre deux visions, deux idéaux, et par dessus tout deux générations ; affrontement rendu crédible par un traitement journalistique dont l’aspect documentaire donne de la crédibilité au monde dystopique dans lequel se déroule les faits.
Ce qui est de fait très intéressant dans Punishment Park c’est justement qu’il pose cette question du « et si ça arrivait » en s’appuyant sur le contexte social de l’époque ; il dénonce donc autant qu’il averti, utilisant des éléments imaginaires pour renforcer la véracité de son propos.
C’est pertinent, mais il semble paradoxalement presque utopique de nos jours de croire qu’on pouvait encore faire réagir, dénoncer et changer les mentalités en ramenant sa bobine (demandez à Yann Arthus Bertrand…).
Réaction typique du cynisme actuel, je sais, mais comme dirait mon ami Gaël, c’est quand même un film de réacs.