Je trouve que Pulp fiction est un peu moins abouti dans sa construction que Reservoir Dogs, mais ça reste de toute façon un polar hors norme et complètement décalé, aux dialogues percutants, à l'univers extravagant, à l'ultraviolence tempérée d'une bonne dose d'humour noir, même si parfois c'est un peu gratuit, avec des séquences inoubliables, des plans travaillés et des chansons toujours recherchées collant parfaitement aux images. En plus, le film marque le grand retour de John Travolta après une petite traversée du désert, au sein d'un casting exceptionnel ; il a même figé un temps son image en Vincent Vega qui forme avec Samuel Jackson un duo de tueurs charismatiques, et qui s'offre une petite danse avec Uma Thurman en perruque brune qui lui donne un côté plus piquant... Bref, c'est un film qui pour moi n'est pas le chef-d'oeuvre que l'on clame un peu partout, mais qui révolutionne une certaine façon de voir le cinéma, une certaine façon de filmer, de penser, d'agir à l'écran, et qui confirme après Reservoir Dogs, le talent inventif d'un réalisateur original et cinéphage.