Cette fausse suite où Danny Glover remplace sans mal Schwarzy, ne démérite pas et réussit à enrichir la saga sans la trahir ; le premier volet était tellement démentiel qu'il était difficile de faire mieux, mais le film ne joue pas la carte de la resucée insipide et s'engage sur une autre voie. Stephen Hopkins relève le défi et lache son alien ravageur dans la jungle urbaine cette fois, avec une efficacité redoutable, sans laisser une seconde de répit au spectateur (le plan d'ouverture lorsque la caméra s'élève au-dessus d'arbres pouvant faire penser à la jungle, est un excellent clin d'oeil, une petite ruse du réalisateur).
Comme on sait grâce au film de McTiernan, qui est le Predator et ce qu'il vient faire, on entre direct dans le vif du sujet sans perte de temps. Sans plagier Predator, Hopkins qui venait de se faire remarquer en réalisant Freddy 5, l'enfant du cauchemar, réussit un très bon film d'action, typique des années 90, inférieur au Predator de McTiernan certes, mais jouant bien son rôle (avec une très légère allusion), en bénéficiant d' un bon casting (Gary Busey, Maria Conchita Alonso, Bill Paxton, Ruben Blades, Robert Davi...).
Comme son modèle, le film est un huis-clos urbain aux Fx et cascades bien réglés grâce encore à Stan Winston, et permet de voir que les Predators sont une meute de chasseurs qui respectent certaines valeurs (je ne dévoile pas la fin, mais on le comprend à ce moment). Ce qui n'aurait pu être encore qu'un banal et énième polar d'action sur les cartels de la drogue, trouve malgré un concept déjà utilisé, un ton tout à fait original grâce à l'intrusion dans cet univers d'un extraterrestre atypique.