Présenté très souvent comme le navet d’Eastwood, ce Pink Cadillac est effectivement plutôt en retrait dans sa filmographie. S’il souhaite s’inscrire dans une lignée mélangeant L’Épreuve de force et Doux, dur et dingue, ce film manque trop d’humour et d’action pour remplir le cahier des charges de l’un et de l’autre de ses modèles. On se retrouve, du coup, avec une série B de télé, pas très loin de L’Agence tous risques quand les épisodes manquent de dynamisme.
Après un début un peu mollasson, on comprend que l’entreprise va être ratée. Les idées sont là mais ce n’est pas assez drôle et les personnages sont mal dégrossis. Clint est ainsi un loser un peu dur à cuire mais on ne craint jamais pour lui et on ne se dit jamais que « maintenant, ça va dérouiller sévère". Les méchants sont un mélange de L’Agence tous risques (justement) et des motards de Doux, dur et dingue, trop idiots pour être vraiment dangereux (même s’ils le sont) mais pourtant seuls antagonistes de l’histoire. Bernadette Peters fait plutôt l’affaire et son duo avec Clint reste plaisant. Autour d’eux, on décore.
Le film avance très paresseusement avec un scénario qui ne sait pas trop où aller. Cela manque clairement de rythme et le mélange des tons n’en rend aucun convaincant. La partie finale qui est absurde (avec ses morts, son ton léger et la disparition subite des poursuivants) achève de rendre l’aventure décevante alors qu’elle aurait pu être presque sauvée. Sans Clint Eastwood (toujours impayable avec ses mimiques mais à qui on a oublié de donner quelques bonnes lignes de dialogue), on aurait sûrement zappé avant la fin. Heureusement, il est là et l’ensemble, malgré sa grande faiblesse, arrive à se regarder sans ennui, ce qui relève quand même du miracle.