Affligeant de stupidité et de vide scénaristique, Pink Cadillac fait descendre Clint Eastwood, alors en chute libre depuis quelques échecs dans les années 80, aux retranchements de la bêtise cinématographique. En effet, fans de l'acteur, vous allez en prendre un coup tant ce navet s'avère insipide et surtout constamment très ennuyeux. Dès la scène d'introduction, on sait que les deux prochaines heures vont être très longues, surtout lorsque l'on sait que c'est le ringard Buddy Van Horn, ami de l'acteur mais piètre metteur en scène, qui est aux commandes.
Déjà réalisateur du pitoyable Ça va cogner et de La Dernière Cible, dernier (lamentable) épisode de la saga de l'Inspecteur Harry, Van Horn redirige Eastwood pour un road movie lent, niais et surtout inintéressant, cette histoire de cavale semi-explosive à deux francs six sous ne valant guère mieux qu'un vulgaire téléfilm lambda. Coup dur donc pour Eastwood, qui trimballe encore une fois sa dégaine de vieil ours mal léché aux côtés de la crétine Bernadette Peters, cette dernière fuyant son mari membre d'une organisation suprématiste (on croit rêver).
Face à eux, le pourtant très bon Timothy Carhart (futur violeur de Thelma et Louise), Gerry Bamman et Bill Moseley, cabotinant du début à la fin. Dirigée par un metteur en scène plus intéressé par les castagnes ridicules et les innombrables courses-poursuites, l'interprétation surjoue constamment dans ce film plat et jamais drôle dont on se demande encore la raison de la présence de ce bon vieux Clint qui continue de s'enfoncer dans la médiocrité après Le Maître de Guerre et La Dernière Cible. L'un des pires films de l'acteur, heureusement jamais sorti en salles françaises.