Piège pour Cendrillon par inspecteurmorvandieu

Rescapée d'un incendie dans lequel sa cousine Do (pour Dominique) a péri, Mi(chèle) en est sortie grièvement brûlée et complètement amnésique.

Les deux jeunes femmes se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Ça et l'amnésie, ça sent la machination à plein nez! Et ce n'est pas la mise en scène pesante de Cayatte qui va nous en dissuader. En plus, au début du film, faut tout lui expliquer à la pauvre Mi; ça se traine un peu.


Je n'ai pas lu le livre de Sébastien Japrisot mais Cayatte en fait une adaptation assez extravagante; la densité romanesque, où il est question d'héritage et d'arrivisme, associée à l'ambiguïté et à la duplicité des protagonistes, prend des proportions indigestes. Le cinéaste croit mettre en scène une intrigue implacable et vénéneuse; il tourne en fait un psychodrame excessivement tortueux.

Dany Carrel, sur un mode sensuel, en est la double héroïne puisqu'elle joue, dans de longs flashback, les deux cousines sosies, tour à tour chamailleuses et complices. Elle est même triple, si on ajoute la rescapée amnésique -est-elle Do? est-elle Mi? on s'en fiche complètement- qu'elle joue, à peine défigurée, dans un tout autre registre, tout en fébrilité et en mines ahuries qui deviennent vite pénibles.

Tous les personnages manquent de vérité; il sont trop mal nuancés pour restituer efficacement la part de psychanalyse ou le thème de la quête d'identité qui ressortent du sujet. On est dans du mauvais Hitchcock. De fait, les interprètes, plutôt mal ou insuffisamment dirigés, sont peu inspirés.

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le 18 mars 2025

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