Ah, Jacques ! J'ai tellement de choses à te dire. J'avoue, l'exercice de la lettre ouverte... j'ai peur de faire un peu groupie. Mais j'avais envie de te dire merci ce soir. Oui, merci pour tous tes beaux films. Et surtout pour celui qui m'a fait découvrir ton œuvre, Peau d'Âne.
Je me rappelle de la première fois que j'ai vu Peau d'Âne, non, de la première fois que je l'ai regardé. Comme souvent, c'était pendant les vacances de Noël, chez grand-maman, j'avais déjà des yeux d'adulte, mais encore une âme d'enfant. Je me suis dit que j'avais aimé pour cette raison, l'âme d'enfant que j'avais, exaltée par l'ambiance des fêtes de fin d'année. Mais c'était plus que ça, Jacques, c'était une histoire d'amour avec ton cinéma qui commençait. Peau d'Âne n'a pourtant jamais été mon conte préféré, loin de là. Je n'aime que ta version.
Les féministes à deux balles peuvent balancer qu'elles ne sont pas du genre à adhérer à ces c*nneries, moi je sais que tu as tout compris : la beauté de Catherine Deneuve, les robes couleur de temps, de lune et de soleil, l'amour, tout je te dis. Ce film est un rêve.
Pas étonnant que tu aies choisi le même couple que pour Les Demoiselles de Rochefort, Catherine Deneuve et Jacques Perrin, où ce prince devait déjà tellement l'aimer « pour [l]'avoir imaginée », ce prince qui parle aux roses, comme un autre petit blond en son temps, même si celui là n'est pas de toi. Tout se recoupe, tous tes films sont des contes, parfois cruels, mais toujours si beaux.
Je voudrais te remercier pour la fée des Lilas aussi. Jamais une marraine-fée n'a eu plus de personnalité, ces personnages sont si fades en temps normal ! Elle est splendide, elle en volerait presque la vedette à la princesse ! Je l'adore, elle est impétueuse, impertinente et malicieuse. Une princesse en son genre, avec quelques pouvoirs, et beaucoup d'ambition. Une femme amoureuse, du roi évidemment.
Par contre, il faut que je te parle du cake d'amour. La recette est sympa, mais le gâteau c'est pas une réussite. Oui, j'ai essayé, c'était pas bon. Et je te jure que je n'ai pas mis trop de farine pourtant, moi aussi, j'ai de toutes petites mains, mais pas encore de prince charmant.