Voilà qui devrait contenter les amateurs de biopic. Un portrait d'Oxana, l'une des fondatrices du mouvement femen. Aujourd'hui, en tant qu'ukrainienne opposante à Poutine, cela résonne avec l'actualité. Un hasard ou un choix opportuniste? L'affiche en tout cas met cela en avant. Oxana n'échappe pas aux pièges du biopic académique, qui raconte souvent un parcours plutôt qu'un personnage. Quant aux autres personnages, ils sont carrément inexistants, ou presque. C'est dommage parce que les actrices, elles, elles sont bonnes, on a envie de s'attacher aux personnages qu'elles jouent, d'autant que leur lutte est tout à leur honneur.
La dimension religieuse, avec les icônes, une initiation amoureuse qui résonne avec un plan de cérémonie orthodoxe, un pope qui roule en grosse voiture mais ne donne pas tout l'argent promis pour une icône, relève l'ensemble. Oxana déçue par la religion traditionnelle entre dans le mouvement femen comme on entre en religion, elle qui voulait, petite, entrer au couvent. Elle y connaîtra l'épiphanie que la religion ne lui offre plus. Cet aspect du film est probablement ce qu'il a de plus intéressant. Cela donne à la fin une dimension christique. Oxana porte une belle couronne de fleurs. La vie se chargera de la changer en couronne d'épines. Le rêve sera repris, et détourné, nous le savons.
Pour le reste, rappelons que le film n'est pas le sujet.