Dissipons les malentendus, il ne s'agit pas d'un film écologique, ni d'un film anti-écologique (c'en est même assez loin), il s'agit en fait de tout autre chose puisque le sujet traite des ravages de l'idéologie lorsqu'elle est appliquée de façon idéaliste. Le parallèle avec le pasteur protestant n'est pas gratuit, pour celui-ci la fin justifie les moyens, pour Harrison Ford, la bonne parole ne sert que quand elle est suffisante, sinon il a beau mépriser le pasteur (qui le lui rend bien), il utilise les mêmes moyens, la manipulation, le mépris des autres et de leurs opinions et même de leur vies. Excellemment interprété y compris par les enfants, avec un Harrison Ford halluciné et une Helen Mirren toute en beauté malgré son rôle en retrait. Une bonne musique, des images étonnantes, et surtout un film d'une rare intelligence : quand les idées quelles qu'elles soient, se mettent à vouloir encadrer la vie et la régenter, il y a danger, en ce sens ce film est visionnaire.