J'ai découvert Mission : Impossible 2 le jour de sa sortie, grosse attente de l'été, l'occasion de voir John Woo s'en donner à cœur joie dans un terrain lisse et sans danger : l'action extravagante. Ça fait des années que ce genre lui réussit, et il semble avec Face/Off avoir trouvé ses marques à Hollywood...
Mais je me retrouve face à un projet plus que bancal.
Pour commencer Tom Cruise ne joue pas le même personnage que dans le 1. Il e d'un héros brisé et névrotique à un hippie revenu de tout et souriant. Il a beau porter le même nom, c'est très distrayant.
Et puis la narration est bâclée : on t'explique une bonne quinzaine de fois comment et pourquoi il y a un virus et son antidote, combien de temps ça met, etc... Puis on se tape vingt minutes de drague en voiture ( Tom mérite amplement son nom de "Cruise" ) et de bleuette sirupeuse avant que le film ne commence...
C'est à cette occasion que John Woo se rév... Ah non, apparemment pas. L'acte II se veut un paiement de la relation amoureuse de Tom et Thandie, tandis que Dougray Scott ( "inoubliable" prince charmant de Ever After ) roule des yeux et grimace. Le développement du film est d'un ridicule consommé et on en vient à se demander si on ne s'est pas trompé de salle...
Mais John Woo se réveille bel et bien, lors de la scène d'infiltration du laboratoire de Brendan Gleeson : fusillade, révélations tortueuses, négociation à deux flingues... Les éléments picturaux de son univers éclatent enfin sur grand écran pour le plaisir de tous. Ça a mis bien trop longtemps, mais on retrouve avec bonheur le Grand Maître Chinois.
Et puis la bagarre finale, avec des masques de gentils et de méchants portés par les uns comme les autres, renoue avec ce qui a fait le succès de Face/Off sans pour autant brouiller les pistes bien balisées du manichéisme le plus évident.
Quelques semaines plus tard...
Je suis devant Mission:Impossible 2 pour la deuxième fois de l'été avec une amie, miracle de la carte UGC. Tom Cruise escalade à grand peine une montagne avant d'être dérangé par un hélicoptère qui lui envoie un ordre de mission dans des lunettes high-tech.
Mon amie : "Ils l'ont envoyé tout là haut pour ÇA ??"
Bien entendu c'était faux, mais j'ai beaucoup ri à cette idée, surtout quand Tom jette majestueusement ses lunettes explosives au ralenti...
A partir de là j'ai décidé de rire de tout.
Du sourire colgate de Tom Cruise qui n'a plus rien à voir avec son personnage du 1, mais qui est très cinégénique quand il s'accompagne de danseuses de flamenco.
Des Colombes. Partout, tout le temps. Pour rien...
Des masques providentiels ( Tom Cruise se ballade toujours avec dans son sac à dos le masque du sbire de son ennemi, ainsi que d'un masque de sa propre tête, au cas où... même si le personnage fait 10cm de plus que lui ! )
Des gens qui se télescopent en sautant de leurs motos à 180 Km/h sans sourciller.
Sorti d'une première séance mitigée ou le film me semblait sans âme et trop long, j'ai remercié la providence de m'envoyer le voir une deuxième fois pour me bidonner.