Pauvre Mickey
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Alors oui, Bong Joon-ho se répète très fort même si y a quand même l'update Trump, mais j'ai vraiment kiffé la DA du film et sa réal qui comme d'habitude sait merveilleusement jongler entre la satire grotesque, comique, et une volonté épique de faire un film de genre qui se respecte. C'était déjà le cas avec The Host, Okja, et ça l'est encore ici.
Et pourtant j'y allait à reculons, tant le trailer me semblait montrer une énième répétition de "on vit dans une saucisse", sous un angle cette fois ci bien plus comique et détaché d'une volonté de raconter une histoire.
Ces craintes ont été amplifiées par d'autres retours...
Mais non, Mickey 17 raconte, et d'ailleurs très sincèrement, une histoire. La satire n'empêche pas les rouages narratifs et donc on est bien immergé dans le récit. On a pas l'impression qu'on se fout de notre gueule quoi, hein The monkey. Et puis j'adore voir Ruffalo gesticuler comme ça même si ça n'a rien de subtil, pareil pour le reste du casting et plus particulièrement Pattinson qui livre deux performances franchement superbes (bien que l'une d'elle - celle désabusée - soit une habitude pour l'acteur).
Mickey 17, c'est un propos porté par son réalisateur depuis des années, mais fait sous l'angle de nouvelles métaphores, concepts, qui permettent de renouveler malgré tout ce qu'il raconte. Les personnages s'articulent bien et le rythme fonctionne, même si oui c'est vrai qu'il faut accepter le fait que Bong Joon-ho nous raconte un peu la même histoire (même s'il la raconte très bien !).
Alors certes, la voix off abuse trop de son statut de conteur et finit par dire des choses qui débordent (genre le tueur en série) car le film ne sait pas comment les incorporer dans sa trame (même si y a aussi un côté comique assumé dans ces parenthèses), mais elle sait également se taire, et surtout au bon moment.
Y a quelque chose qui m'a agacé au début mais que j'ai vite compris - et donc qui m'a pas sorti du film - c'est cette voix off surlignant tout. Si parfois elle facilite l'arrivée d'informations comme dit précédemment, des fois c'est parler pour rien dire. Mais en fait, ça correspond totalement au protagoniste donc y a pas de mal. Mais ouais je comprends largement que ça puisse agacer, faut dire qu'être dans la tête d'un type comme ça n'est pas franchement apaisant. N'empêche que je salues ce côté jusque boutiste.
C'est le film qui pousse le plus la corde de la satire dans la filmo de Bong Joon-ho (ou du moins de ce que j'en ai vu), mais voilà, sa puissance, c'est qu'il sait aussi se défaire de sa moquerie pour vraiment raconter une histoire. Parce que mettre à l'image des idées satiriques, c'est qu'une partie du boulot, faut aussi la rendre vivante pour faire rentrer les gens dans celle-ci. Et là ça fonctionne grave. Par exemple, la bataille finale est très épique - et pourtant elle ne contient que peu d'action - parce que c'est fait avec sincérité. D'ailleurs MERCI à la BO qui sert super bien le récit.
Et puis certes, on a l'impression d'une répétition dans sa carrière - d'ailleurs je trouve pas que ça soit le premier film à donner cet effet là - mais premièrement je trouve que les personnages de Mickey sont une des meilleures illustrations de la soumission/rébellion de la filmo de Bong Joon-ho et que rien que pour ça le film a largement justifié son intérêt, et deuxièmement le contexte spatial (Musk) et son méchant (Trump) sont vachement d'actualité, donc oui ça se répète, mais je trouve que c'est pas ça l'important. L'important est qu'il est navrant de constater que cette récurrente reprise est nécessaire.
En 2025 c'est encore nécessaire... Y a de quoi se poser des questions sur l'impact du cinéma... Non pas qu'il pourrait faire changer l'avis des dirigeants, mais au moins des électeurs quoi ! Non, peut être que les si grosses ficelles de la satire ne feront que rebuter les gens, ce qui ne serait pas totalement incompréhensible d'ailleurs, loin de là.
Bref, Bong Joon-ho prouve encore une fois qu'un film satirique c'est pas qu'une vanne qui se veut intelligente en proclamant qu'on vit dans une saucisse. Mais au final la saucisse gagne quand même.
Créée
le 7 mars 2025
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