Philippe Noiret, journaliste à Florence, et Ugo Tognazzi, aristocrate déclassé et ruiné, sont deux de ces chers amis dont Mario Monicelli met en scènes les farces et les frasques. Ces quadras sont des adolescents attardés refusant de prendre la vie au sérieux, répugnant à leurs responsabilités d'adultes et toujours portés à de juvéniles entourloupes -dont une des victimes sera le
naïf retraité des postes joué par Bernard Blier.
Sur le mode de la comédie italienne truculente, le film débat modestement d'une question philosophique: se doit-on de faire de la vie une partie de plaisir? Noiret et consort ont fait ce choix au préjudice cependant de leur entourage, las ou fâché de l'inconséquence de ces facétieux. De ce point de vue, et comme toujours dans la comédie italienne satirique, le ton n'est pas sans une certaine amertume dès lors que la vie, parfois, se charge de ramener les quatre lurons à ses réalités. Leur existence échevelée, à bien des égards, est une fuite.
On regrettera toutefois que le scénario manque de subtilité et de causticité, que la VF, si elle favorise Noiret (personnage central et narrateur), accentue une certaine trivialité tout en nous privant de la musicalité de la langue italienne, si déterminante dans la comédie. La VF est toujours le péché originel, le défaut insurmontable de ces nombreuses productions franco-italiennes. On peut aussi faire le choix de la VO, avec Noiret et Blier doublés en italien...