Il est difficile pour ma part d'avoir un regard totalement objectif sur Mad Max 2 parce qu'il s'agit d'un film de mon enfance mais aussi parce qu'il est un de mes films de SF préférés. Si Mad Max premier du nom avait bouleversé le paysage cinématographique à la fin des années 70 avec sa mise en scène explosive, sa violence débridée et son atmosphère nihiliste, le second pousse les potards à fond afin de déployer l'univers post-apocalyptique à son paroxysme. Le premier film était une histoire de vengeance, le second commence par un huit-clos avant de finir par une course poursuite homérique dans le désert australien. Alors je lis certains commentaires qui trouvent que le film est vieillot, que l'ensemble fait cheap mais c'est justement pour ça que je le trouve aussi génial. Mad Max 2 raconte l'histoire d'un monde au bord du gouffre, un monde poussiéreux et décrépit où toutes les valeurs morales de l'humanité ont disparu au profit de la seule survie. À l'instar de John Carpenter, George Miller propose un film sec, intense et d'une redoutable efficacité. Mais ce qui m'a le plus marqué c'est la représentation de l'univers post-apocalyptique, c'était révolutionnaire en 1981 et ça a modifié durablement l'image du genre que ça plaise ou non. Mad Max 2 reste d'une incroyable modernité, il n'y a pas une seconde de trop et le tout est soutenu par une excellente bande son signée Brian May qui renforce l'aspect crépusculaire de la narration. Les acteurs livrent aussi une belle prestation, en particulier un Mel Gibson parfait en ange exterminateur de la route, son personnage va d'ailleurs évoluer progressivement du taciturne égocentrique au héros civilisé. Si d'aucuns préfèreront Fury Road parce qu'il est plus moderne et plus clinquant, j'ai personnellement plus d'affection pour ce Mad Max 2 qui ne fait jamais dans l'esbrouffe, qui recherche l'efficacité totale et qui utilise des effets spéciaux à l'ancienne ayant plus de charme que tous ces effets numériques actuels.