[SanFelice révise ses classiques, volume 11 : http://senscritique.voiranime.info/liste/San_Felice_revise_ses_classiques/504379 ]
Comme beaucoup de ma génération, j'ai découvert la trilogie Mad Max par cet épisode 2. Après ça, il ne faut pas s'étonner que le premier paraisse fade, en comparaison.
Le jour où je me déciderais à remplir le Top SC sur les meilleures suites de film, ce Mad Max 2 arrivera en très bonne position. Il faut dire qu'il est en tout point supérieur au premier épisode.
Je peux même avouer qu'il est, à mes yeux, un vrai chef d’œuvre.
Mad Max 2 est un chef d’œuvre par la qualité du monde qui y est décrit. Un monde désertique, un monde post-apocalyptique où tout le confort de notre vie moderne a disparu ; où ce même confort est, par sa disparition, responsable de l'anéantissement de la civilisation. En fait, ce film est sûrement le meilleur dans sa catégorie, tant le cinéaste ne force pas le trait : il ne e pas des heures à nous présenter un monde complexe, sa description de l'univers post apocalyptique du film est une évidence et ça e tout seul, sans forcer sur la narration.
C'est un chef d’œuvre aussi par l'humanité qui nous y est présentée. Un rebut d'humanité, des barbares grimés comme des gladiateurs, et partout la preuve de maladies physiques ou morales, une gangrène qui touche les corps et les âmes. Il n'y a qu'à voir Humungus, le terrible seigneur de guerre caché derrière son masque. Les plans sur l'arrière de sa tête, les rares cheveux que l'on peut y apercevoir, tout tend à nous suggérer un homme en pleine pourriture.
Donc, on peut dire que ce film est un chef œuvre aussi par sa description des méchants. Même si personne n'est vraiment gentil (pour s'en assurer, il suffit de voir que même les enfants sont devenus des guerriers), les méchants sont particulièrement réussis. En plus, ici, Miller ne tombe pas dans les pièges d'une psychologisation de bas étage pour expliquer ceci ou cela. Les méchants sont totalement accordés à cet univers, leur place y est évidente. On n'a pas besoin d'être présentés, on les connaît déjà. Ce sont les brutes d'un monde de brute.
Mad Max est aussi un chef d’œuvre par son action. D'abord parce que cette action est absolument permanente. Le film va à une vitesse folle et le rythme ne faiblit jamais. Pas de temps à perdre avec des blablas inutiles. Il faut que ça bouge.
Il faut dire que ce rythme est accordé avec l'histoire elle-même. Pour les personnages du film, la maîtrise de la vitesse est indispensable. Rester sur place, c'est mourir. Aller lentement, c'est mourir. Aller vite, c'est mourir. Il faut aller le plus vite.
Cela nous donne donc une autre raison de considérer ce film comme un chef d’œuvre : ses chevauchées dans le désert. C'est l'aspect qui doit nous mettre la puce à l'oreille : Mad Max 2 est un western.
Mais un western épique. Par sa réalisation, par ses personnages, par son univers, par sa musique aussi, Miller a transformé ce film en une véritable épopée. Une épopée sauvage, mais un film vraiment épique, dans le grand sens du terme.
[+ 3]