Le film, qui par son titre, voudrais nous parler des frères Lumières et de leurs inventions du cinématographies, se révèle en vérité un long monologue de Thierry frémaux : la façade se brise, et on se rend compte que c'est Thierry frémaux réalisateur qui parle a Thierry frémaux directeur de l'institut lumière, en contemplant tout ce qui l'a précédé et en s'alignant (non sans un narcissisme démesuré dont on a l'habitude) dans cette longue histoire du cinéma français, qui commence par les frères Lumières donc.
Le film est alors une suite de vues lumières, organisé en quelques chapitres, qui sont décortiquées, analysées et contextualisées par la voix-off. C'est là que le film en devient problématique : par sa forme même, il ne nous laisse aucune marge d'interprétations, de contemplation, et nous devons écouter les paroles d'évangile de Fremaux, qui nous pré-mache tout en nous expliquant ce que nous voyons et ce que nous devons comprendre.
Mais dans la forme même de ces interventions, il se place dans une position naïve du cinéma : en plaçant le plus de références possible au cinéma qui suivra (Visconti, Griffith, tavernier, Chaplin,...) et aux procédé esthétique qui subsiste encore aujourd'hui, il tombe, volontairement ou non, dans une sorte de roman nationale du cinéma, présenté comme une continuité logique avec un debut et une date pour toutes inventions techniques et esthétique, et où les frères Lumières font figures de précurseurs. La voix-off nous oblige alors a croire à tout cela, comme si le cinéma moderne avait été inventé entièrement par les frères Lumières mais que personne ne l'avais vu a l'époque (alors que l'invention même du cinéma comme medium est encore un sujet de controverse universitaire, et ce n'est pas Thierry frémaux qui semble apporter des avancées dans la recherche scientifique).
Finalement, le film est a l'image de son réalisateur : avec une naïveté du cinéma et de son histoire presque insolente, se vautrant dans tout les mythes du cinéma (le train qui effraie les spectateurs, le mur reconstruit grâce a un rembobinage de la manivelle avec la projection toujours en cours) et construisant une histoire du cinéma monolithique et magnifié.