Les films mettant en scène des chiens et leurs maîtres semblent avoir la côte depuis quelques années : entre Dogman (le bon, de matteo Garrone), Dogman (le moins bon, de Besson) ou encore Dog (De Channing tatum), le genre, ou plutôt le trope scénaristique, de l'amitié entre l'homme et le chien semblent fleurir et se repandre de plus en plus. Mais alors qu'apport Black dog dans tout ça ? Eh bien il se distingue par 3 axes de mise en scène, 3 individualités interconnectés, qui lui donne une patte très différente de tout ses prédécesseurs.
Tout d'abord, le bon : comme un film de western spaghetti, le "héro", Lang, reviens dans sa terre natale, petite ville au bord du désert de Gobi, après avoir purgé une peine de prison. Il doit alors apprendre à se réadapter a une société qui ne veut plus de lui, qui l'ostracise et qui le persécute pour ses actes é. Néanmoins, il en reste un bon : silencieux et taciturne, mais toujours prêt à encaisser, a tendre l'autre joue pour ne pas accepter la place qu'on lui a assigné, celui du condamné à n'être qu'un marginal.
Ensuite, la truffe, ou plutôt les truffes, puisque les chiens pullulent dans ce paysage désertique : des chiens errants, que la municipalité veut chasser a la veille des JO de Pékin de 2008. Mais c'est pour un levrier, prétendument atteint de la rage, que le protagoniste va trouver sa raison de vivre et d'avancer, d'accepter l'autre. Un chien aussi marginalisé et solitaire, qui se cache et se défend de tout avec les humains, le reflet presque parfait et symbiotique de Lang.
Enfin, le bruyant : tout commence par des aboiements, une route de désert ou, a la manière d'un western, flotte et roule les boules d'herbes. Le bruit est constant dans le film, que cela soit celui d'humain ou d'animaux, mais surtout du progrès a marche forcé : un progrès destructeur, intéressé (en témoigne les nombreux bulletins de radio ou de télévision parlant du bienfait des constructeurs et des entrepreneur) et qui ne se soucie que peu du sort des pauvres du désert, cherchant toujours a détruire et a remplacer. Cela commence par un train et son sifflement, s'en suit les couinements des chiens que l'on maltraite pour ce même progrès, jusqu'aux engins de construction qui s'abattent sur les immeubles de la ville. Ça travail du son constant atteint son apogée lors de la cérémonie d'ouverture des JO : le compte a rebours et les scène de liesse suivant le battement du cardioscope de la chambre d'hôpital.
Au final, bien que cette formulation a été utilisé ad-nauseam, Guan Hu a voulu créer un western moderne, non pas avec le mauvais goût des frères cohen (no country for old men) ni la surabondance référentiel de Eastwood (cry macho) mais une modernisation du genre : les liens qui unissent les individus dans la précarité, la modernité forcé d'un Etat qui ne se soucie que de son image, la solennité et la fraternité face à l'adversité que représente un système d'oppression sur les marginaux, homme comme chien.