Basé sur trois nouvelles de Tchekov, dont la célèbre Dame au petit chien, ce film italo-russe surprend par son caractère décalé où le romantisme le plus poignant alterne avec la farce la plus débridée. Cinéaste instinctif, Nikita Mikhalkov est tout sauf un styliste et l’on est d’abord un peu déboussolé par des ruptures de ton assez inhabituelles dans ce genre de films en costumes. Malgré son aspect un tant soit peu décousu, le film comporte de plusieurs séquences étonnantes, comme les retrouvailles des deux amants dans un poulailler, les pérégrinations de Romano dans les istrations russes où il tente, une plaque de verre incassable entre les mains, d’obtenir la signature d’une autorisation de voyage ou encore les exubérantes saynètes burlesques dans la station thermale que l’on croirait tout droit sorties d’un film de Fellini. Marcello Mastroianni a obtenu le Prix d’interprétation à Cannes pour ce rôle très clownesque que l’on peut voir comme un résumé de tous les personnages de séducteurs désabusés qu’il a interprétés jusque là, fanfaron pusillanime rattrapé sur le tard par l’amour, mais trop lâche et paresseux pour saisir sa chance.