On se méfie toujours un peu de ses oeuvres "sociales" acclamées à Cannes qui est plus lorsqu'elles traitent de l'épineux monde des banlieues, que dis-je, des ghettos! Les Misérables de Ladj Ly est bel et bien le film couple poing annoncé, un premier long-métrage d'autant plus remarquable qu'il est épaulé par une mise en scène mature et maîtrisé. Ce qui intéressant c'est le processus infernal imaginé par le réalisateur et les réactions diverses qu'il engendre au sein d'un groupe de personnes qui ont tous aimé le film mais pour des raisons parfois opposées. À chacun sa sensibilité, son coupable, sa solution. Il serait bien trop d'énumérer les multiples enjeux des Misérables alors j'ai préféré faire un petit résumé point par point (paresse quand tu nous tiens...).
. Tous coupables? Un bandit est un bandit et un mauvais flic est un mauvais flic.
. Que faire? Ces jeunes sans avenir, sans rêves, abandonnés par les grands et s'épanouissant comme des mauvaises herbes sur des terrains bétonnés sont d'hors et déjà condamnés.
. Les multiples sous-entendus: récupération politique et religieuse, des parents qui pondent gamins sur gamins sans penser au lendemain, l'inévitable délit de faciès. Une vérité qui dérange...
Les Misérables est un mal nécessaire, un film pas toujours agréable à regarder avec ses personnages inables voir caricaturaux. Le méchant dealer repentit en Imam philosophe, Chris le flic cow-boy totalement borderline - quelle performance! - des séquences d'émeutes fortes et violentes... Quel dommage que la toute fin soi si merdique ! Ladj Ly n'a pas eu les couilles d'aller jusqu'au bout... Mon avis personnel quand aux Misérables? Aides-toi et le ciel t'aidera. César du meilleur premier film et du meilleur espoir masculin pour Alexis Manenti.