Avec L'Ame des guerriers, Lee Tamahori avait surpris d'une façon percutante. Ici, l'essai n'est pas tout à fait transformé, malgré un prologue surprenant où la bande à Nolte balance un type des hauteurs de Mullholand... ça doit faire mal arrivé en bas ; après ça, le film piétine par quelques longueurs, mais la qualité de la mise en scène rattrape le coup, et le réalisateur s'en sort bien quand même. Parti à Hollywood tourner avec des stars, il est servi : le casting est magnifique, surtout l'équipe de flicards constituée de Nick Nolte, Michael Madsen, Chazz Palminteri et Chris Penn pas forcément respectables et employant des méthodes expéditives et imparables, face à un John Malkovich ambigu à souhait... (figurent aussi Melanie Griffith, Treat Williams ou Jennifer Connelly).
Malgré un manque de rythme, le film possède un bon scénario avec une intrigue à tiroirs typique du film noir à l'ancienne, à laquelle s'ajoute une ambiance fifties très soignée et parfaitement recréée grâce aux décors, aux costumes et aux bagnoles. Un polar à la James Ellroy, stylé et intéressant, filmé dans un ton néo-noir qu'on retrouvera un an plus tard de façon plus réussie dans L.A. Confidential.