- Un conte magnifique où les personnages meurent comme dans le jeu Goldeneye, avec une traînée de sang rouge fluo qui inonde l'écran.
- Une histoire d'amour tragique (mais sans aucun mélo) entre deux paysans des Carpates
- Une caméra folle furieuse qui tournoie dans tous les sens et qui vibre pour restituer l'effusion de sentiments exacerbés de nos deux héros, pour mieux s'arrêter violemment lorsque l'être aimé vient à manquer, et pour mieux repartir lorsqu'il finit par réapparaître en souvenir/rêve.
- Des plans en extérieur tous plus hallucinants de beauté les uns que les autres, qui feraient rougir de jalousie un Malick en grande forme, des tableaux jamais figés, mais au contraire implosant de vie :
=> La scène des flambeaux où le héros quitte la forêt pour redre la rivière à la recherche de sa bien-aimée qu'il pense noyée.
=> Les adieux dans une forêt, dont les arbres sont éclairés par une lumière quasi-irréelle, à tel point qu'on se croirait sur une autre planète lorsque tombe la pluie, entre du De Palma (caméra tournoyante entre deux êtres qui s'aiment), et du Malick (perfection esthétique et faisceaux lumineux qui trouvent des ages entre les branches des arbres).
http://www.youtube.com/watch?v=vTT7X7jCfEE (qualité dégueu)
=> Le final et les retrouvailles
=> Le premier partage des sentiments, et là toujours cette caméra folle qui tournoie, mais cette fois en téléobjectif, avec la végétation environnante qui couvre/découvre les personnages à mesure que bouge la caméra.
- Des rites religieux/sorciers partiellement réalistes/partiellement délirants, et un melting pot fou de cultures diverses.
- Ca sent tout de même bon la liberté, l'indépendance, l'anticonformisme libéré de l'asservissement des officiels russes.
- La deuxième partie m'a un peu noyé, peut-être moins puissante, plus austère, et avec des longueurs.
Logique, puisque le héros qui a perdu celle qu'il aime, s'est finalement résolu à en épo une autre assez tarée.
Elle fera même appel à un sorcier moustachu et pervers non moins dément, pour qu'il l'aide à accoucher d'un enfant, pour qu'enfin elle soit considérée par son mari.
Heureusement le 1er amour n'est jamais bien loin, et les procédés de mise en scène effarants, et pour le coup réellement hypnotiques, qui l'accompagnent, ne manquent pas de resurgir dans un final toujours plus étourdissant de beauté.
Bref typiquement ce que je peux adorer, un conte simple, une histoire sans prétention qui n'a pas vocation à expliquer le monde et l'univers (Bonjour Tarkov), des moments purement cinématographiques de fusions de sons, de couleurs, de musiques (et d'instruments inconnus, comme le monstrueux cor des Carpates, au moins long de 10 mètres, ne pouvant être filmé intégralement que par un objectif très grand angle).
Bref de la magie, comme on ne peut en voir qu'au cinéma et nulle part ailleurs et un film qui donne sacrément envie d'aller faire un petit séjour touristique en forêt/montagne ukrainienne.