Paysan de la montagne, Quantin "descend" à Lyon pour ramener à la maison sa fille Marie-Louise que son épouse et lui n'ont pas vue depuis deux ans. La jeune coiffeuse serait-elle à ce point occupée qu'elle néglige de visiter ses parents? Quantin et l'instituteur du village qui l'accompagne découvrent une triste réalité au cours de leur périple dans Lyon.
Ce beau sujet triste de Bernard Clavel inspire à Denys de la Patellière une mise en scène grave et mélancolique suivant le dépit et la douleur qui éprouvent le personnage interprété par Fernandel. Ce Quantin-là n'est cependant pas souvent convaincant malgré son affliction, si compréhensible qu'elle soit, ses sanglots parfois, et les mines consternées de l'acteur, lequel s'applique à une composition dramatique et pudique, vaine le plus souvent, car plombée par la maladresse de l'adaptation.
Conformément à un certain cinéma méprisé par les les auteurs de la Nouvelle vague, le réalisateur, à travers les dialogues, favorise l'acteur (qui plus est une vedette) au détriment du personnage, verse dans l'explication de texte et s'en remet à des seconds rôles stéréotypés et factices. Autant de procédés démonstratifs qui minent le contenu psychologique du sujet, qui prive l'oeuvre originelle de sa subtilite et sa cohérence. Pour preuve: Quantin n'est jamais aussi touchant que lorsque son désarroi et sa souf sont silencieux!