Voilà la citation culte à retenir de ce premier film des Inconnus avant qu’ils ne soient un trio célèbre et avant qu’ils aient leur mojo. À l’époque du film, le groupe comptait également Smaïn (Momo) et Seymour Brussel (Franck Potin), qui font du très bon travail même si Smaïn pouvait faire un peu doublon avec Pascal Legitimus (Blacky) en mode pitre du groupe. Seymour jouait un personnage plus brutal et vindicatif, efficace pour sa propre intrigue dans le long-métrage.
J’aime bien comment la troupe mélange le polar des années 50 et le film comique absurde des années 80. Il y a également un esthétisme et des choix architecturaux assez démarqués (le cabinet du docteur pour animaux qui a du gazon autour de ses colonnes, par exemple). Après, c’est pas plus mauvais qu’un sketch des Inconnus ou leur film Les Trois Frères mais c’est bien différent car antérieur à la dynamique qu’on connaît du groupe.
Mais on appréciera les blagues avec Marcel Bichon (Didier Bourdon) qui anglicise son nom façon La Cité de la Peur de Les Nuls pour devenir Marc Elbichon (ou Mark Elbishawn en anglais), ou Franck Potin tenancier de bar et son gimmick de se couper en cassant des verres sous la colère. Également une très étrange scène ou Marcel et ses alliés vont dans un bar gay à la recherche d’infos sur une des victimes du tueur au cadran téléphonique (on a même Michel Galabru en "mafieux" du bar gay).
Quelques clichés quant à cette scène, mais rien de bien méchant je pense. On aura même une partie dans un dépôt SCNF des années 80 avec des espions industriels chinois qui se font battre à coup de nunchaku par Marc (d’où la réplique culte), et même Smaïn qui bat l’autre avec un nunchaku « invisible » et ça marche XD.
J'ai deux amours : mon pays et Bruce Lee
Y a que une scène dans un ciné porno que j’ai pas compris la logique du videur.
Il veut empêcher Momo et Blacky d’entrer au prétexte que son ciné interdit « les Noirs et les Arabes », alors qu’ils ne sont ni « Noirs » ni « Arabes ». Du coup, le videur les laisse entrer mais je comprends quand même pas pourquoi un ciné porno fait dans le racisme, d’autant que ce même cinoche utilise des sous-titres arabes et « africains » pour certaines de ces projections.
Bref, y a plein de sous-intrigues et des lieux intéressants, y compris celle avec un inspecteur de police impatient et sanguin (Jean-Claude Brialy) qui tourne en rond tout en essayant de faire sa pub façon le chef de la police de Cannes dans le film des Nuls. Le film dénonce du coup aussi le délit de faciès car Momo se fait arrêter juste parce qu’il était près des lieux du crime.
Le film est un peu pessimiste cependant par moments car c’est le commissaire qui vole la vedette aux héros enquêteurs, mais ces derniers se rattrapent sur un autre bon coup qui promet d’autres fous rires dignes du cinéma français et même international.