Si le succès au box-office ne fut pas au rendez-vous, les retours spectateurs s'avèrent plutôt bons, et j'ai donc fini par lancer ce "Retour du héros", malgré la méfiance que m'inspire Laurent Tirard, qui enchaîne les navets insipides depuis son sympathique premier long-métrage ("Mensonges et trahisons, et plus si affinités…").
A l'arrivée, si le film rappelle vaguement le cinéma seventies de Rappeneau ou De Broca, cette comédie en costumes compile aussi les défauts des productions françaises contemporaines : personnages unidimensionnels, scénario téléphoné, dialogues moyens, gags forcés…
Les comédiens surjouent nettement et braillent comme sur une scène de théâtre : d'ailleurs le film s'apparente souvent à une pièce de vaudeville, tant les décors sont peu nombreux, le rythme survolté et certaines séquences vues et revues.
En dépit de ces défauts gênants, "Le retour du héros" se laisse regarder sans trop d'effort, grâce à une durée brève (1H20), peu de temps morts et quelques situations ou répliques qui parviennent ponctuellement à susciter le (sou)rire et la bonne humeur.
On apprécie également le travail sur les costumes d'époque, sachant que le "dépaysement" spatio-temporel contribue grandement au charme de l'ensemble, au même titre que ses deux têtes d'affiche.
En effet, Jean Dujardin a beau cabotiner outrageusement, le bougre a du métier et finit par nous embarquer.
Et Mélanie Laurent a beau être trop âgée pour jouer les jeunes premières, la demoiselle fait preuve d'un véritable sens comique.
Si bien que l'alchimie entre les deux vedettes, loin d'être évidente au départ, finit par émerger.
De même, Laurent Tirard parvient de justesse à désamorcer son happy end lourdingue et prévisible, à l'aide d'une pirouette finale bienvenue.
Un ultime paradoxe à l'image de ce film aussi réjouissant que pénible, à la fois décevant dans son absence d'audace, et rafraîchissant par ses références et par sa mécanique efficace.