En règle générale, je déteste écrire des critiques etc., mais là, je me suis mordu les doigts en en déchiffrant une pertinente, intelligente, joliment tournée, et puis ça m'a fait mal dans les dents BAM.
J'aimerai que l'on comprenne enfin toute la beauté de Rohmer, qui ne réside pas automatiquement dans le fond des dialogues, ni dans le cadrage (on est ok, c'est pas beau, mais ça sert merveilleusement le propos), bref, beauté qui tient à ce qu'un personnage tout banal a priori se remplisse tout petit à petit d'une foule de détails (détails qui en eux-mêmes peuvent paraître niais (mais la vie c'est niais parfois quoi allez)) qui tracent une personne, et non plus un personnage, vraie.
Ici on a Delphine, fragile etc, je comprends que ce caractère puisse exaspérer quelquefois, qu'on la puisse juger niaise, mais la magie c'est ces petits dialogues qui tournent court, qui tournent assez justement autour de l'essentiel et nerveusement Delphine marche, avant arrière, elle ressasse sa fièvre, elle se colore lentement, tiens je suis une humaine.
On peut reprocher à Delphine sa niaiserie, pas à Rohmer hein, il ne faut pas confondre le talent du cinéaste avec la vanité du perso, on peut trouver ça chiant cette fille-là,
mais-la-nervosité qui ne se dit pas
existe bref
je commence à me demander si mon profond amour rohmerien n'est pas une erreur de jeunesse