Les vacances de Delphine viennent de s'annuler, et tout cela semble la perturber beaucoup. Pauvre Delphine, qui ne sait pas quoi faire de ces deux mois d'été. "Je ne suis pas une aventurière." Delphine est frêle et fragile, Delphine est un peu à fleur de peau ces temps-ci, Delphine est seule depuis un peu trop longtemps, et ne veut pas se retrouver seule comme ça, elle n'a rien fait pour mériter ça. Parce que, pourtant, Delphine est jolie, elle a de beaux yeux, une voix tendue et envoutante, une silhouette toute fine sous des pulls trop grands et des jupes très courtes. Delphine sinon est une fille compliquée, et pourrait même être un peu chiante, avec toutes ses règles, et ses petits blocages. Tout ça s'embrouille si violement dans sa tête.
Et le temps e, jour après jour, les vacances commencent ; chacun essaye de soutenir Delphine dans ce moment de vide, sa famille, ses amies, tout le monde l'invite, pour dépanner ; puis Delphine erre, de Deauville à Biarritz, en ant par le Jura, et elle vit, presque malgré elle, elle rencontre, se promène, toujours prête à s'effondrer, derrière son livre de poche.
Marie Rivière est parfaite, touchante de réalité. Et Rohmer la glisse dans un monde réel, qu'il filme si bien, avec une douceur que j'aime de plus en plus. C'est un peu mon histoire d'amour de cet été Rohmer, et je me sentais tout transporté par ces dialogues, qui sont souvent des monologues dans la vraie vie ; j'aime ce chic, et ce calme, une bande de petits vieux qui parlent chacun leur tour de Jules Verne, un plan sur le ciel, nuageux et gris.