Alors qu'il a dirigé Olivia de Havilland à de nombreuses reprises, Michael Curtiz la retrouve une dernière fois pour Le Fier Rebelle, où il est question d'un père cherchant à soigner son fils rendu muet suite à un choc.
Le cinéaste d'origine hongroise propose ici une balade dans l'Ouest vraiment intéressante, s'éloignant des clichés pour se concentrer avant tout sur un homme brave qui va tout faire pour son fils, ainsi que sur une femme devant se débrouiller seule, et la rencontre entre ces trois personnages. Il se montre sobre et juste derrière la caméra, créant des liens entre eux et des oppositions fortes, bien que la principale manque justement de nuance, avec un Burleigh plus que détestable, et ce malgré une histoire de chien intéressante au milieu.
Michael Curtiz ne réalisera plus beaucoup de films après celui-ci, il en est au crépuscule de sa carrière mais montre toujours une vraie habileté derrière la caméra. Il met en place une atmosphère mélancolique et prenante, un peu triste, aussi, via les soucis du père. Il est aussi intéressant d'y voir le cinéaste qui ne va pas chercher à exploiter la potentielle intrigue amoureuse pour vraiment se concentrer sur le handicap du fils.
Curtiz montre qu'il est capable de s'adapter à son époque, avec cette œuvre plus crépusculaire qu'elle n'y paraît. Bien qu'un peu prévisible, elle n'en reste pas moins attachante, avec de jolis plans, quelques séquences plutôt mémorables et surtout de très bons comédiens. Alan Ladd est parfait en cow-boy vieillissant, tout comme son fils, à la ville comme à l'écran et surtout Olivia de Havilland, ils sont tous justes et campent à merveille leur personnage.
Avec Le Fier Rebelle, Michael Curtiz s'adapte à son époque et propose un western particulier et atypique, s'intéressant principalement au combat d'un père pour soigner son fils, et créer des personnages forts au sein d'une atmosphère crépusculaire et prenante.