Djamel Bensalah transporte à Biarritz, pour de supposées vacances de rêve, quatre jeunes banlieusards parisiens très représentatifs -ils sont black, blanc, beur- des cités du 93. Non sans ironie, le réalisateur semble vouloir montrer qu'en dépit du ciel et des oiseaux, de la plage et des filles, les jeunes gens n'ont fait que déplacer au bord de la mer leur ennui et les petites ou grandes turpitudes de leur quotidien. Venus conquérir Biarritz, Youssef et ses potes sont vite confrontés au désoeuvrement, aux aléas de la drague et autres brouilles entre copains.
Bensalah ne prétend sans doute pas réaliser une comédie sociale au sens propre. On ne trouvera pas ici le discours habituel sur la jeunesse de banlieue; A l'opposé, on ne trouvera pas de réelle profondeur à la personnalité des protagonistes. Même si la scène entre Youssef et un contrôleur de bus montre habilement et symboliquement la fondamentale incompréhension autant que les torts partagés entre les "jeunes" et la société.
Le film n'est pas une première oeuvre tout à fait aboutie. Son originalité et sa spontanéité tendent à s'estomper et le film prend par moments les accents convenus, notamment sentimentaux, des comédies adolescentes. On s'amuse davantage du langage de la banlieue et surtout de Jamel Debbouze, lequel, par son sens de la dérision et son élocution singulière, possède une authentique personnalité comique.