J'y ai pensé toute la semaine.
Après avoir dit au revoir au maître absolu de l’animation, il me semblait logique d'exprimer le sentiment qui me parcoure lorsque je revoie le film qui m'a fait entrer dans son univers merveilleux. Le château dans le ciel n'est pas un film anodin pour moi, c'est ma première vraie sensation ressentie au cinéma devant un film. Oui, j'ai eu la chance de voir ce film, sa beauté plastique et sa beauté scénaristique dans une salle obscure, en 2002, j'avais alors 9 ans.
J'étais un petit con étant plus jeune (je fais des efforts promis), du genre à parler et sauter dans tous les sens, même au cinéma, emmerdant toute personne pouvant être aux alentours. J'avais aussi la fâcheuse habitude de parler pendant un film (aujourd'hui ça dépend du film, mais ça m'arrive encore...). Les lumières s'éteignent et je ne tiens pas en place (j'y étais avec mes parents et un pote, on était tout les deux très cons).
Et puis là, c'est la claque.
La scène d'ouverture anodine se transforme en spectacle magique qui me colle au siège et qui fermera ma grande gueule pour 2 heures durant. Je regarde la chute d'une petite fille, protégée par un diamant magique, la musique d'Hisaishi, puissante comme jamais elle ne le sera, résonne dans mes petites oreilles. Et le spectacle commence.
Un spectacle merveilleux pendant lequel, je vois se succéder des pirates volants, un bad guy vraiment méchant, une ville minière pas si futuriste, des robots destructeurs, Sheeta et Pazu, évidemment et leur complicité grandissante et leur amitié tellement belle, et bien entendu, Laputa.
La sublime Laputa, sa première apparition relève du génie. Une vision de l'orage que traversent les enfants absolument géniale, un silence d'or, et le soleil réapparait, Laputa se dressant devant nous. Miyazaki a toujours été un maître du silence, il a toujours géré à merveille les hauts et les bas dans ses films. Ici, les plus belles séquences sont celles loin de l'action, la découverte de Laputa, les premiers pas des enfants sur l'ile, la discussion au clair de Lune, le solo de trompette de Pazu et j'en e. Paradoxalement à sa musique si belle et si puissante, et à son travail sonore de grande qualité, Le Château dans le Ciel est une œuvre du silence, je dirais même que ce film est l’œuvre du silence de Miyazaki.
"Balus !"
Ce mot, d'une puissance insoupçonné vient mettre un terme au film. J'ai envie de le crier avec Sheeta et Pazu, de les accompagner dans leur dernier acte de bravoure. Ma bouche est grande ouverte, pourtant aucun son n'en sort, des frissons me parcourent tout le long de mon corps. Une sensation formidable, un concentré d'émotions que je n'imaginais pas éprouver devant un film. Je m'émerveille, je souffre et je pleure. Ce film fut le prémisse de ce qui m'arrivera 4 ans plus tard avec Pulp Fiction.
Magistral.
Hayao Miyazaki est clairement un réalisateur à part, et à toi qui me lit en ce moment et qui ne connaitrait pas bien le monsieur, arrête ce que tu es en train de faire et fonce voir ses films.
Jamais je n'oublierai la première fois que j'ai découvert Hayao Miyazaki. C'était avec Le Chateau dans le ciel, j'avais 9 ans, et je venais de découvrir ce qu'était le cinéma, le vrai.
Grandiose.