Le château dans le ciel
"Tenkū no shiro Rapyuta : Laputa le château dans le ciel" est le 1er long métrage des Studios Ghibli qui sort le 2 août 1986 au Japon et en 2003 (17 ans après) en . Plus ou moins inspiré du 3ème Voyage de Gulliver par J. Swift, l'idée d'une ville flottante était déjà en maturation très tôt dans l'imaginaire de Miyazaki qui avouera ne pas avoir lu l'ouvrage en question.
Un univers Steampunk, un aéronef flotte dans les nuages, au détour d'un age on découvre un second dirigeable, Dora et sa bande de pirates (dont le frère cadet de Hayao dira qu'elle est une incarnation de la mère des Miyazaki) attaquent celui-ci. Après un abordage dans les règles, on découvre Sheeta, jeune fille retenue prisonnière dans le dirigeable de l'armée et par Muska un homme mandaté par le gouvernement pour découvrir Laputa la Ville volante.
Pour ce premier Ghibli, Miyazaki s'inspire du manga Sabaku no Maô (Satan du Désert) publié par Tetsuji Fukushima entre 1949 et 1956, et que Miyazaki lut pendant son adolescence. L’une des intrigues de ce manga tourne autour d’un bijou qui permet de voler.
Isao Takahata se rend avec une partie de l'équipe d'animation au Pays de Galle dans une ville minière afin de développer l'immersion dans ce monde Steampunk si cher aux Mangakas du pays du soleil levant.
Nous somme spectateur de l'un des deux films du Maître, dont le titre ne comporte pas le nom du héro... Certainement par la présence de deux personnage principaux qui, chacun à leur niveau; entament une quête initiatique. Et comme rarement, celle-ci concerne un Jeune Homme.
Dans un premier temps L'amour de Pazu pour Sheeta va lui permettre de se déer et plonger dans le monde des adultes afin de sauver son amie.
Le 1er symbole de cette initiation est relaté par Dora la pirate qui lui reproche d'avoir baissé les bras et laissé Sheeta aux mains des militaires.
Le 2nd symbole est representé par l'envol en planeur de nos compères relié au vaisseau de Dora
par un cable (ou cordon ombilical) qui bien sur, va se rompre !
Le 3ème Symbole de l'émancipation de Pazu est imagé par l'acquisition d'une arme donnée par Dora.
On est en droit de s'interroger sur la nature du lien qui relie Miyazaki à son jeune héro..
En ce qui concerne Sheeta, son évolution est plus identitaire, elle se cherche et comprend son statut qu'à l'arrivée à Laputa.
Nous sommes donc en présence de deux héros, jeunes, mais aussi de deux initiations, qui suivent les codes nippons, celui de la responsabilité, du courage, et d'une prise de décision irréversible mais nécessaire
donnant objet à une réflexion sur l'existence d'une technologie externe et surpuissante, incarnat d'un pouvoir subversif.
L’œuvre n'a pas rapporté beaucoup au studio Ghibli, mais elle permettra à nos deux réalisateurs, de précéder à Mon voisin Totoro et au Tombeau des lucioles, sans parler de la découverte d'un talent neuf depuis Nausicäa en la personne de Hideaki Anno.(Evangelion)
Pour sa 2nde Collaboration avec Miyazaki, Joe Hisaishi nous offre une OST de toute qualité, une des plus belle (à mon goût) avec Mononoké.
Le château dans le ciel (l’œuvre préférée de Miyazaki) malgré des conditions de réalisation difficiles, fait entrer Ghibli dans l'histoire, L’œuvre est loin d'être enfantine et soulève des questions quant à la quête d'un pouvoir spéculatif où seul l'innocence échappe à cette soif avide, irraisonnée dont les adultes sont les victimes ou les acteurs corrompus.
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