Le premier long-métrage de Pham Thien An, jeune réalisateur vietnamien relève d'une très grande maîtrise formelle. À Saïgon, Thien assiste au décès de sa belle-sœur dans un accident de scooter. Accompagné de son petit neveu, il entreprend de ramener le corps de la défunte vers le village familial, perdu dans l'arrière-pays au beau milieu des montagnes. Ce périple inattendu sera l'occasion pour lui de questionner sa foi et son rapport au monde. Alternant avec virtuosité de longs plans fixes et des plans séquences, L'arbre aux papillons d'or enveloppe le spectateur dans un cocon soyeux et délicat, dérivant patiemment vers une forme d'onirisme. Réflexion sur l'au-delà, le sens de la vie et la nature, Le réalisateur filme une quête intérieure, organique et sensorielle aux images sublimes. Bercé dans ce rêve dont on ne voudrait jamais mettre fin, c'est quand la lumière se rallume que surgit l'intime sensation d'avoir vécu un grand voyage.