Conclusion très réussie, mais aussi très libre, de la trilogie de la vengeance initié avec Sympathy for Mr Vengeance. Après un Old Boy suprenant par sa qualité formelle et son récit à mille lieues des clichés, Lady Vengeance vient nous rappeler une fois de plus que Chan-wook maîtrise la caméra comme une véritable plume de conteur. Bourré de qualités, aux plans sublimes et très travaillés, le metteur en scène démontre ici toute sa virtuosité dans l'utilisation d'un langage cinématographique méticuleux. Loin de se focaliser sur l'image, Park Chan-wook n'en oublie pas pour autant le son qui joue ici un rôle essentiel dans le hors-champ, invitant le spectateur à devenir acteur du récit, en imaginant à sa manière le récit, guidé par le travail sonore. D'une violence psychologique (mais rarement graphique) parfois dure, le film se veut très revendicatif et pamphlétaire dans son traitement de la place de la femme et de l'idée de justice. Lady Vengeance est donc un film atypique, une perle rare, mais qui, en s'appuyant sur une technique poussée et une écriture très métaphorique, peut malheureusement parfois laisser quelques spectateurs sur le côté, s'enfermant dans un carcan élitiste. Un défaut dont beaucoup feraient bien de s'inspirer.