Parce que c'est l'histoire de la maman et de la putain, du handicap d'une femme un peu trop belle pour être vraiment désirée autrement que pour son cul. Pour moi, c'est "la maman et la putain", avec un peu moins de dialectique, plus populaire, et avec la même teneur et efficacité que son successeur. Par conséquent, c'est tout à fait ce que je recherche en terme de cinéma : de l'esprit et du coeur.
En plus ça touche au féminisme, forcément, quoi qu'en dise le clown "Impétueux" sur sa critique.
Sur un plan plus terre à terre, il est tout à fait épatant de voir comment Clouzot, avec des plans simples, une histoire classique de cul et de ion, avec une mise en scène qui coule de source, comment il arrive à enrichir ses personnages tout avec de la distance de sorte à faire émerger la vérité, plus qu'une histoire classique de cul et de ion. Cette distance nous permet, ou plutôt m'a permis, de réfléchir tout du long à la fois à l'aspect tragico-sociale de ce rôle, de cette histoire, et à la fois à cette violence générale, sans forcément accablée la partie masculine ou la partie féminine.
C'est complet. Les intentions sont fidèles. Mon coeur est complet.
Après, reste à savoir s'il faut le regarder absolument. Les conditions de son visionnage importent certainement beaucoup. Moi, je suis tombé dessus presque par hasard et il m'a accroché, happé, à la première minute jusqu'à la dernière, alors que je suis comme la plupart : les films en noir et blanc, les jeux classiques, me paraissent assez difficiles d'accès, de prime abord... Sauf que là, comme c'est le cas dans les exceptions, quelque chose d'immédiat s'interpose, quelque chose qui signifie que l'auteur ne va pas par quatre chemins pour faire vibrer le palpitant et éclater l'occiput.