Et mon mobile, tu l'aimes mon mobile ?
Alors voilà, ons sur les détails de l'histoire, c'est le procès de Dominique, qui a tué son amant, et le synopsis fera ça très bien ; c'est donc un film de tribunal et de flash-back, j'imagine que ce n'est plus vraiment original de nos jours ; Bardot, puis qu'elle est incontournable ici est plutôt gérable, mais il faut dire qu'elle a été particulièrement bien gérée - et rien que ça, ah ah, ça ajoute une touche de tendresse pour Clouzot, que je sais que j'aime ; et ça justifie aussi un peu la note, parce que ce film a des défauts qu'on a déjà croisé chez lui, une manière de parler, de s'aventurer sur certains thèmes, et c'est drôle parce que c'est toujours touchant, même si c'est pas très bien fait, disons maladroit, comme son étrange incursion dans la jeunesse rebelle et la rapide plaidoirie de Michel - la réalisation est très propre, évidemment c'est aussi une de ces habitudes. C'est très beau, et très émotionnel : on nous parle d'amour, et de mort, et d'amour, et de suicide. Ah, ce cher Michel, qui la corde au cou ne se plaisait pas dans le miroir.
Tout ça mériterait une note plutôt moyenne, enfin très correcte quand même, s'il n'y avait pas, pour magnifier le film ce combat entre deux avocats qui sont avant tout d'excellents acteurs : Charles Vanel et Paul Meurisse ! Et c'est par eux que le chef d'oeuvre se fait. Le duel est grandiose, les piques sont superbes, l'ironie violente qu'ils déployent pour défendre leur cause, et le film avant tout ! Et quel film voyons-nous alors ! Ces textes sont peut-être trop écrits mais qu'est ce qu'ils claquent !
La conclusion de l'avocat de la partie civile m'a quand même terriblement inquiété. Avec des remarques pareilles, on fusille tout un film : il devrait se méfier Henri-Georges. Evidemment, je lui pardonne pour cette fois, parce que le film m'a totalement emballé, malgré Brigitte, et c'était pas gagné.