Certains films dégagent un véritable charme, même s'ils ne sont pas des chefs-d'oeuvres, c'est le cas de cette Taverne de l'Irlandais qui marque la dernière collaboration entre John Wayne et John Ford. C'est loin d'être un chef-d'oeuvre, il est souvent considéré (injustement) comme un Ford mineur, mais c'est un film attachant et sans prétention dans lequel on retrouve la patte du vieux cinéaste irlandais. C'est une leçon de vie humaniste sous forme de comédie, une évocation pittoresque des îles lointaines qui prend pour décor une petite île imaginaire de la Polynésie française (d'où la présence d'un missionnaire français incarné par Marcel Dalio, avec son accent français à couper au couteau lorsqu'il parle anglais).
Un film qui fait rêver par sa douce atmosphère des îles tropicales, empreinte d'émotion et saupoudrée de quelques bagarres homériques entre Wayne et Lee Marvin qui se retrouvaient encore après L'Homme qui tua Liberty Valance et les Comancheros, ils ont dû bien s'am et se livrer à quelques beuveries animées. Certains personnages sont hauts en couleur, bien servis par un casting varié entourant Wayne et Marvin, tels Jack Warden, Cesar Romero, Dorothy Lamour, Edgar Buchanan, Dalio, Mike Mazurki ou Pat Wayne. Un pur film de distraction réalisé par un grand maître qui s'accordait une agréable récréation avant ses 2 derniers films.