Sidérée par ce film sur un futur proche qui a déjà eu lieu, puisque je le découvre en 2025. Après un tel visionnage, je vais m’empresser de lire le roman dystopique de Margaret Atwood. Ce film de « science-fiction » interpelle par les bonds en arrière des acquis obtenus difficilement par les femmes, depuis seulement 1975 en grâce à la loi de Mme Simone Veil et à la légalisation de l’avortement en 1973, aux USA. Actuellement 1 femme sur 3 ne peut plus avorter aux USA même si la pilule abortive a été maintenue par la Cour suprême. Ce film parle d’avortement et de viol: celles qui l’ont pratiqué ou subi pour le viol, sont huées et montrées du doigt par toutes les femmes dites fécondes, leurs comparses dans le film, lesquelles sont obligées à ceci. (D’où mon petit aparté précédent). Pour en revenir au film, il a des côtés à la fois glauques, glaçants et guignolesques. Après un incident nucléaire, les femmes devenues stériles sont évincées sans trop savoir ce qu’il advient d’elles. L’on suppose qu’elles sont exterminées. Les femmes encore fécondes sont incarcérées et gérées sans ménagement par des commodores de la pire espèce. L’on assiste à des scènes de pendaison d’une cruauté sans nom. La suprématie du patriarcat demeure. Les filles sont considérées par des sortes de matrones comme des objets de reproduction et également des sex-machines par des hommes au pouvoir totalitaire. L’on se croirait dans un stalag, un camp de concentration où tout est surveillé, dans lequel les femmes n’ont aucun droit, même pas celui de communiquer entre elles. Par moment j’ai pensé à une sorte de secte. Des réunions explicites, sortes de louanges à la procréation ont lieu, uniques sorties extérieures des filles retenues en détention. La servante écarlate aura le privilège de jouer au Scrabble et autres jeux, la nuit, vénérée par le propriétaire de la maison qui l’accueille, époux de Faye Dunaway dans le rôle de Serena Joy. Entre les deux se crée une relation en dehors des actes sexuels à trois, és par l’épouse, obsédée par son désir d’enfant. Une sorte de solidarité semble s’établir entre elles. Que nenni, il n’en est rien. Elle semble s’humaniser en parlant à sa servante de sa petite fille, à l’abri et placée dans une famille, en lui précisant avec une certaine cruauté qu’elle ne l’a reverra probablement jamais. Le seul désir d’enfant à tout prix, anime Serena, incarnée par Faye Dunaway. Elle veille au grain afin qu’entre Offred et son époux aucune liaison ne soit possible. Mais lui, tombe amoureux (c’est au cas précis un terme trop fort), ou devient obsédé par cette « servante », prisonnière au sein de leur maison et mode de fonctionnement. Le chauffeur du couple pourra servir à l’occasion de reproducteur. Mais l’attirance entre lui et Offred, Kate pour lui, semble réciproque. Le final est hâtif et laissé à l’appréciation du spectateur. Comment s’extirper d’un tel monde? Casting: Natasha Richardson dans le rôle de la servante Offred avait 27 ans, à l’époque du film. Comme ses compagnes d’infortune, elle paraît un peu vieille pour le rôle. Aidan Quinn dans le rôle du chauffeur Nick, semble ambigu et l’on ne sait pas trop à quoi s’en tenir avec lui. Faye Dunaway dans le rôle de Serena Joy, l’épouse de Fred, a un rôle plutôt pervers. Robert Duvall, le mari de Serena et commodore de son état a un rôle aussi ambigu que pervers et ne se remettra pas réellement en question / sa potentielle stérilité, patriarcat ou régime totalitaire oblige. Film malaisant mais scotchant. Je le note 6, en attendant de lire le roman.