C’était pas mal du tout, assez emballant, jusqu’à un final bien puissant !
Assez emballant, parce qu’un poliziottesco diablement bien mené de bout en bout, sur le mode sauvetage tendu d’une otage par un duo de circonstance mal assorti – une dynamique toujours amusante. Et qui n'est ici pas sans rappeler celle des westerns du même Sollima (qu’il a tous les trois signés la décennie précédente). Et cette Poursuite implacable aurait d’ailleurs complètement pu en être un : je me suis à plusieurs reprises fait la réflexion devant qu’il n’y aurait en fait eu qu’à très légèrement le remanier pour en faire son quatrième ressortissant du genre. Le directeur de prison (Oliver Reed, magnétique et bourru) n’aurait qu’à devenir un directeur de pénitencier et le voyou (Fabio Testi, OK) porter un Stetson, et ça fonctionnerait complètement…
Enfin en l’occurrence, le film se déroule dans les 70s, et est l’occasion pour Sollima d’un brûlot politique assez vénèr sur la société italienne, ses accointances diverses entre milieux officiels et criminels, si corrompue que la situation est sans issue pour les âmes honnêtes… Bref, un cinoche engagé/dénonciateur comme savaient le faire les Ritals à cette époque, si parfaitement désenchanté et pessimiste sur l'état de la société italienne que c’en est assez terrible (même pour un cynique de nature). Cela jusqu’à un final d'une noirceur et d'une cruauté impitoyables… Et je ne déflore évidemment pas son tout dernier plan, mais putain, la violence émotionnelle de ces quelques ultimes secondes, c’est le genre de conclusion qui va me hanter longtemps je pense. La destruction morale est certifiée.
Et comment ne pas mentionner la musique d’Ennio Morricone, absolument légendaire (comme cent cinquante autres de ses musiques me direz-vous), et qui ponctue/porte le film de bout en bout… Morricone a toujours eu le chic pour signer des partitions dantesques capables de sublimer les bons films et rendre potables les plus insignifiants ; mais on a beau le savoir, on n’en a finalement jamais fait le tour, et on continue toujours de ponctuellement s’émerveiller à l’écoute de l’une de ses bandes-son… c’est beau. Merci le maestro ! (D’ailleurs, fun fact à destination de nos congénères pro-VF : la version chantée de son thème principal est interprétée par Daniel Beretta – monsieur VF de Schwarzenegger oui –, qui joue aussi dans ce film l’un de ses rares rôles en chair et en os.)
Bref, c’était plutôt très bien, un Sergio Sollima solide.